JMGTitre : Histoire du pied et autres fantaisies
Auteur : J.M.G. Le Clézio
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 346
Date de parution : 27 octobre 2011

Résumé :
« Jusqu’où irons-nous ? Jusqu’à quand serons-nous vivants ?

Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu’il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J’ai été, j’ai fait, j’ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l’absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu’aucun d’entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu’il, à ce qu’elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles. »

Mon avis :
Dans la dixième et dernière nouvelle, JMG Le Clézio définit sa façon d’écrire comme celle d’un chasseur aventureux. Il laisse vagabonder son imagination et il voit ce qu’il rapporte.
Technique efficace car il nous apporte des nouvelles fantastiques qui m’ont ravie grâce au style du conteur, au pertinent don d’observation et à l’intensité des personnages
Les quatre premières nouvelles parlent de femmes qui font face à l’adversité ou à l’inhumanité du monde qui les entoure. Ainsi la douce Ujine se retrouve enceinte du beau Samuel qui la fait courir sur ses talons hauts. Fatou rêve de rejoindre Watson qui vient de quitter le Sénégal, sous l’influence du philosophe Frantz F., vil rabatteur pour les passeurs. Vient ensuite Mari, qui n’a comme point de repère que ce vieil arbre creux où sa grand-mère l’a protégée à sa naissance. Il sera une fois de plus son refuge contre les soldats de l’armée révolutionnaire.
Puis, c’est  l’histoire de la réelle poétesse anglaise, Letitia Elizabeth Landon, qui découvre les wench, maîtresses noires des officiers européens, et fait face à la fois à ses douloureux souvenirs et à sa condition actuelle.
Bien sûr, on retrouve l’Afrique avec les trafics de diamants, les colons et la magie noire.
Les autres nouvelles décrivent des mondes différents, comme la vision des araignées, un monde futuriste qui rejoint la folie, la vie de femmes incarcérées consolées par les contes d’Andréa ou celle d’un jeune homme simple d’esprit voué à l’abandon et au rejet des autres, et enfin le récit d’un attentat par l’observation
des personnes qu’y vont s’y trouver.
JMG Le Clézio sait nous faire voyager par les mots. La richesse des phrases donne une densité aux histoires. Je me suis laissée emmener dans des mondes incertains pour atterrir là où je ne m’attendais pas.

C’est une très belle écriture qui m’a fait rêver et réfléchir, un coup de cœur.

Ce livre m’ a été prêté par la libraire  chapitre  d’Orléans que je remercie une nouvelle fois pour cette initiative.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

27 février 2014 à 15 h 51 min

J’aime beaucoup Le Clézio. J’ai lu « Désert » et je suis tombée amoureuse de son écriture. Ce livre m’avait enchanté, à l’époque, du coup je lirai bien celui-ci. Merci 🙂



27 février 2014 à 18 h 30 min

Tiens, ça me rappelle qu’il est toujours dans la liste des livres que je voudrais lire



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