cooperTitre : Nuage de cendre
Auteur : Dominic Cooper
Editeur : Métailié
Nombre de pages : 236
Date de parution : mars 2012

Présentation de l’éditeur :
À la fin du XVIIIe siècle l’Islande connait une terrible famine, à la suite de changements climatiques, en 1783, des éruptions volcaniques apocalyptiques recouvrent le territoire de cendre et détruisent les récoltes. C’est sur cette toile de fond que deux représentants de l’autorité coloniale danoise vont s’affronter dans un conflit que devra juger l’assemblée populaire traditionnelle. À partir d’un fait divers historique, l’auteur construit une ambiance et des personnages fascinants. La rivalité des deux hommes va se cristalliser autour de deux personnages, Sunnefa et son frère Jon, coupables d’inceste et victimes de la société traditionnelle luthérienne. Le Choeur varié qui commente la tragédie permet une grande diversité de points de vue, voix, lettres et journaux des protagonistes font lentement progresser le mystère autour du crime central. Comme toujours dans les romans de Cooper la nature est un personnage à part entière, les glaciers, les déserts et les torrents intensifient les sentiments et les haines qui se développent ici.

Mon avis :
Dominic Cooper est un écrivain écossais mais il nous conte ici une histoire d’inceste qui s’est déroulée au XVIII e siècle en Islande. Et la rude nature islandaise avec les glaciers, les volcans va créer un univers particulier autour de cette vieille histoire de rivalité familiale. Car si l’évènement principal est
l’amour interdit de Sunnefa pour son frère Jon, il permet surtout de raviver la rivalité entre deux shérifs de district. Les liens entre les deux histoires sont dévoilés petit à petit et la méchanceté et la rancoeur de Petur Thorsteinn, shérif,  contre Hans Wium, shérif lui aussi et fils de l’ancien shérif Jens Wium vont déclencher de sombres violences.
Il faut s’accrocher dès le début de l’histoire racontée par un vieux médecin, témoin partiel des faits à un jeune islandais car les noms des personnages et des lieux sont compliqués (évidemment c’est de l’islandais) et que les narrateurs se succèdent un peu sans prévenir, chacun donnant son avis sur ce qu’il a vu et connu. On se perd facilement dans le temps et l’espace. Mais si cela m’a perturbé au début, je m’y suis habituée, intriguée par le dénouement de cette affaire.
De plus, la justice islandaise à cette époque est longue, soumise aux évènements naturels (rudesse de l’hiver, éruption des volcans, famine, épidémie, domination danoise) et l’affaire Sunnefa dure près de vingt ans.
Une fois que l’on est installé dans le récit et la rigueur islandaise, on découvre une construction subtile des épisodes et conséquences de cette vieille histoire familiale. Les personnages sont complexes mais bien présentés par l’auteur et l’on décèle facilement les motivations de chacun. L’auteur a réussi à inscrire
les faits dans un tissu relationnel riche et l’ensemble des protagonistes a un rôle insidieusement amené au fur et à mesure.
Rien n’est simple mais beaucoup vont souffrir pour une rancune longtemps inassouvie.
 » une affaire proprement scandaleuse qui avait causé le malheur et le ressentiment dans le district pendant presque vingt
ans
. »
Si vous aimez les romans sur les secrets de famille, les rancunes et vengeances et que vous aimez vous perdre dans les recoins glacés de l’Islande, ce livre vous intéressera, même si vous souffrez un peu devant tant de noms imprononçables. La construction maintient le suspense jusqu’à la fin du récit.
« Ne devrions-nous pas simplement être reconnaissants pour ce qu’on nous a accordé, au lieu de nous lamenter sur ce qui selon nous nous a été refusé?« 

Je remercie les éditions Métailié pour la découverte de cet auteur.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

17 mars 2014 à 9 h 17 min

J’aime tout ça. Je note :



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