kawabataTitre : Les pissenlits
Auteur : Yasunari Kawabata
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 246
Date de parution : mars 2012

Auteur :
Né à Osaka en 1899. Prix Nobel de Littérature en 1968. Il publie son premier chef-d’oeuvre, La Danseuse d’Izu, en 1926. Kawabata s’est donné la mort en 1972.

Présentation de l’éditeur :
Ineko souffre d’une étrange maladie : des moments de cécité partielle qui l’empêche de voir tel objet, telle partie de son corps ou de celui de son amant Hisano. Sur le chemin du retour de l’hôpital psychiatrique où ils viennent de la faire enfermer, dans un paysage étincelant de pissenlits en fleur, la mère de la jeune
fille et Hisano poursuivent une conversation étrange : une ronde parolière semée de réminiscences, de questionnements saugrenus, de réflexions surréalistes. Inédit en France, ce roman inachevé dévoile une nouvelle facette de la virtuosité littéraire de Kawabata. On y retrouve le goût de l’ellipse et de l’ambiguïté inhérents à son univers, sur lequel plane ici encore le thème obsédant du désir et de la mort.

Mon avis :
Après avoir laissé Ineko à l’hôpital psychiatrique, Hisano et la mère d’Ineko ne peuvent se résoudre à s’éloigner. Leurs conversations permettent de prolonger l’attachement à cette jeune fille, fille et amante.
La majorité du récit est sous forme de dialogues. Les deux personnages se posent des questions sur la maladie étrange d’Ineko.
Comment a-elle commencé, quelle en est la cause? C’est l’occasion de raconter le passé, de s’interroger sur le sentiment de culpabilité, sur le rôle du destin. La mort brutale du père d’Ineko, un brave militaire brisé suite à la capitulation du Japon est-elle la cause de la maladie d’Ineko. Serait-ce arrivé sans la jalousie de la mère?
L’auteur montre aussi par les hallucinations successives de la mère qui croit voir un elfe, d’Hisano qui voit une souris blanche dans les herbes ou du père d’Ineko qui fut sauver du suicide par l’apparition d’une jeune fille, que la vision peut être trompeuse et que la folie guette chacun de nous.
Les japonais sont très sensibles aux perceptions visuelles et sonores. Ainsi, l’auteur insiste sur la beauté des fleurs (pissenlits, camélias), des oiseaux ( les aigrettes de la tombe de l’empereur Nintoku) et peut disserter longtemps sur la perception du son d’une cloche. Les dialogues peuvent ainsi paraître quelquefois oiseux.
Il ne faut pas lire ce livre si l’on attend à une histoire concrète. Déjà, c’est un roman inachevé et il s’agit davantage d’une réflexion sur la mémoire, le destin, l’origine de la folie.
J’ai beaucoup aimé la beauté du sentiment amoureux d’Hisano, son respect pour la mère d’Ineko et son besoin touchant de comprendre sa future femme en écoutant son passé.
Un très beau texte, tout en nuances qui m’incite à découvrir d’autres romans de ce grand auteur japonais.
Je remercie les Éditions Albin Michel qui m’ont proposé de découvrir ce texte inédit. C’est une occasion de
s’initier à la littérature japonaise, invitée d’honneur au  salon de livre de Paris 2012.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

13 mars 2014 à 22 h 14 min

Suite à ta critique pour ce roman, elle donne envie de le découvrir.
En plus j’aime beaucoup ce qui touche au Japon.



17 mars 2014 à 9 h 16 min

J’aime beaucoup Kawabata, il s’en dégage toujours beaucoup de poésie.



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