TurckheimTitre : Popcorn melody
Auteur : Emilie de Turckheim
Éditeur : Héloïse d’Ormesson
Nombre de pages : 200
Date de parution : 20 août 2015

Auteur :
Née en 1980, Émilie de Turckheim publie à vingt-quatre ans Les amants terrestres. Son expérience de visiteur à la prison de Fresnes lui inspire en 2008 Les Pendus. En 2009, elle reçoit le prix de la Vocation pour Chute libre (2009). Le Joli Mois de mai (2010) et Héloïse est chauve (2012), récompensé par le prix Bel Ami, ont paru aux Éditions Héloïse d’Ormesson.
Présentation de l’éditeur :
Tom Elliott est le propriétaire de l’unique supérette de Shellawick, petite ville du Midwest où le chômage et l’alcoolisme font des ravages. Seule l’usine de pop-corn du groupe Weeping Bison permet à la région de survivre. Un jour, un immense supermarché décide de s’implanter face au magasin de Tom.

Mon avis :
Je découvre avec ce roman l’univers et le style d’Emilie de Turckheim qui ont tout pour me plaire.
Tout d’abord, l’auteur plante son décor dans un coin perdu de l’Amérique, au cœur d’un désert de poussière et de pierres nommé Le Pierrier, avec pour seule ombre celle du rocher du Toucan noir, endroit privilégié pour le suicide des âmes perdues de Shellawick.
Là vit Tom, fils du barbier et d’une indienne. Enfant, il tournait des publicités et a d’ailleurs toujours sa frimousse de rouquin aux taches de rousseur sur tous les paquets de popcorn. Après des études littéraires à l’Université de Princebourgh et à la mort de son père, il transforme l’échoppe de barbier familiale en épicerie, Le Bonheur qui ne vend que l’essentiel ( de quoi manger, se laver et trucider les mouches) et surtout pas de popcorn.
Point de rencontre des habitants, chacun vient s’asseoir dans le fauteuil du barbier, gardé en souvenir, et raconte ses souvenirs pendant que Tom griffonne de haïkus sur des annuaires.
 » Personne ne m’a jamais avoué qu’il entrait dans le Bonheur pour vider son sac et pas pour le remplir. »
Et de la peine, ils en ont à raconter dans ce paysage où règnent les coyotes, les grosses mouches vertes et la poussière, ville qui se vide progressivement de ses habitants, indiens brimés des réserves ou employés exploités dans la seule usine du coin, Buffalo Rocks. Après que les colons aient tenté d’exterminer les indiens, ce sont maintenant les grosses entreprises qui obligent à l’exode vers Cornado.
Quelques uns, ceux qui dirait-on «  vendent des fleurs« ( perdent la raison) Tom, Fleur et le vieux Matt Southridge ou sa fille adoptive, Emily Dinckinson résistent malgré l’insistance du maire à leur faire baisser les bras.
L’installation d’un supermarché, Horn of Plenty, filiale de Buffalo Rocks juste en face de l’épicerie de Tom pourrait bien signer la fin de Shellawick. Mais ce serait sans compter le pouvoir des mots.
 » C’est de la terrible immobilité du Pierrier qu’ont jailli mes poésies, comme si toutes les forces imaginatives s’étaient accumulées patiemment, dans les bulbes de fleurs, grondant souterrainement, prêts à percer le sol en damier beige et noir, à l’heure printanière. »
Les personnages sont truculents et attachants. L’auteur nous dévoile un pan de leur histoire et les sublime à chaque fois.
 » Emily était comme ces comédiennes de cinéma qui ont un rôle court comme une étoile filante et qui concentrent dans cet instant toute la lumière qui ne s’est jamais posée sur elles. »
La vie de Dennis Mahoney, dénicheur d’écrivains, est encore plus folle que les autres, digne d’un roman d’aventures.
«  La littérature était forcément un amour déçu. Dennis rêvait d’être lui-même un personnage, d’être inventé par un écrivain et de vivre à l’intérieur du roman. »

J’ai aimé cette écriture, ce paysage et ces personnages avec un brin de poésie et de folie. Emilie de Turckheim nous emporte dans son histoire en enchaînant les vies des uns et des autres (une de plus m’aurait perdue), toutes animées d’une volonté de sauver leur terre. Même la fin laisse planer un nuage de poussière.

Et pour tous les addicts de la lecture :
 » y’ a donc drogue et drogue…C’est la lecture qu’a les plus beaux effets secondaires…Alors lève la main droite et jure-moi d’continuer à t’droguer. »

Je recommande.

RL2015 bac2015

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

21 août 2015 à 8 h 47 min

Je l’ai vu en librairie hier, j’ai hésité à le prendre (je craignais une déception du style « La bibliothèque des coeurs cabossés ») mais ton avis me donne sacrément envie de découvrir ce livre !





Stephie
21 août 2015 à 9 h 08 min

J’ai parfois du mal quand il y a beaucoup de personnages. On verra si je le croise 😉



21 août 2015 à 11 h 28 min

Je l’ai lu et j’ai moi aussi beaucoup aimé 🙂



22 août 2015 à 18 h 01 min

Pourquoi pas. Mais j’ai déjà largement de quoi assouvir mon addiction !



22 août 2015 à 21 h 50 min

Elle avait un précédent roman qui, d’office, ne m’avait pas emballé, alors;je verrai



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