BenameurTitre : Otages intimes
Auteur : Jeanne Benameur
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 208
Date de parution : 19 août 2015

Auteur :
Jeanne Benameur est née en Algérie en 1952. Elle vit à La Rochelle et consacre l’essentiel de son temps à l’écriture.
Elle a déjà publié chez Actes Sud : Laver les ombres (2008 ; Babel n° 1021), Les Reliques (Babel n° 1049), Ça t’apprendra à vivre (Babel n° 1104), Les Insurrections singulières (2013 ; Babel n° 1152), Profanes (2013 ; Babel n° 1249), et Otages intimes (2015).
Elle a également publié pour la jeunesse, essentiellement chez Thierry Magnier.

Présentation de l’éditeur :
Photographe de guerre, Étienne a toujours su aller au plus près du danger pour porter témoignage. En reportage dans une ville à feu et à sang, il est pris en otage. Quand enfin il est libéré, l’ampleur de ce qu’il lui reste à réapprivoiser le jette dans un nouveau vertige, une autre forme de péril.
De retour au village de l’enfance, auprès de sa mère, il tente de reconstituer le cocon originel, un centre depuis lequel il pourrait reprendre langue avec le monde.
Au contact d’une nature sauvage, familière mais sans complaisance, il peut enfin se laisser retraverser par les images du chaos. Dans ce progressif apaisement se reforme le trio de toujours. Il y a Enzo, le fils de l’Italien, l’ami taiseux qui travaille le bois et joue du violoncelle. Et Jofranka, “la petite qui vient de loin”, devenue avocate à La Haye, qui aide les femmes victimes de guerres à trouver le courage de mettre en mots ce qu’elles ont vécu.
Ces trois-là se retrouvent autour des gestes suspendus du passé, dans l’urgence de la question cruciale : quelle est la part d’otage en chacun de nous ?
De la fureur au silence, Jeanne Benameur habite la solitude de l’otage après la libération. Otages intimes trace les chemins de la liberté vraie, celle qu’on ne trouve qu’en atteignant l’intime de soi.
 » Pour que j’ouvre un chantier d’écriture, il faut que je sois traversée par une question qui insiste, s’impose.[…] Le roman est une quête qui m’est nécessaire au moment où je l’écris. Avec Otages intimes, le questionnement était : quelle part de nous est toujours prose en otage? »

Mon avis :
 » Il se laisse emporter par l’inconnu. Peu à peu dans sa poitrine ça se desserre. La musique pénètre, les images refluent. »
Comment parler d’un roman de Jeanne Benameur sans paraphraser l’auteur ou délirer bêtement sur sa beauté. Comment expliquer que l’agencement de ses mots, la profondeur de ses personnages pénètrent au plus profond de moi, vers  » cette part à l’intérieur » de moi que je n’atteins que rarement, ma part d’otage? Celle qui me relie à l’intime, à mon origine qui a fait de moi l’adulte que je suis.
 » Ces paroles-là, c’est par la peau qu’elles trouvent leur chemin. »
Étienne, Enzo, Jofranka sont « définis » par leur naissance et construisent inconsciemment leur vie d’adulte en conséquence. Ce sont les images de guerre, la vision d’un mur d’otage, un visage dans un cauchemar pour Étienne ou les plaintes des femmes qui n’ont plus de racines, des rescapés pour Jofranka, des morceaux de vie intimes entraperçus pour Enzo, un déclencheur qui insidieusement fait émerger cet espace inexploré de l’âme.
Bien sûr les images de guerre fracassent, Etienne et Jofranca les cherchent et n’en ressortent pas indemnes.  » Les atrocités vues dans le monde vous prennent une part de vous. »
Mais les attentes d’Irène, la mère d’Étienne ou d’Emma, son amie peuvent aussi être des souffrances.
 » A chaque fois que tu pars, jusqu’à ton retour, je ne vis plus, je t’attends. Je ne m’appartiens plus. Je me sens prise en otage, moi, ici! Tu comprends ça?. »
Chaque personnage porte en lui la question qui définit sa vie.
Lorsqu’Enzo parle d’un écrivain italien, je trouve une grande ressemblance avec ce que je pense être la façon d’écrire de Jeanne Benameur.
 » C’est un livre aux phrases courtes et simples. Et Enzo se disait que cet homme travaillait les mots comme lui, le bois. Il devait les sentir d’abord, savoir bien d’où ils venaient, suivre leur trajet à l’intérieur de lui-même avant de les écrire sur le papier. »

Cette passion d’écrivain, cette sensualité produisent une fois de plus un roman coup de cœur inoubliable.

L’avis de Jérôme, de Bricabook, de Noukette

RL2015

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

24 août 2015 à 8 h 59 min

Un roman que j’ai très envie de lire.



24 août 2015 à 10 h 33 min

Visiblement la magie opère toujours, j’ai hâte de le lire !



24 août 2015 à 10 h 43 min

Une telle évidence… Tu en parles merveilleusement bien…!



24 août 2015 à 10 h 44 min

Il fera partie de mes lectures de la rentrée littéraire à coup sûr!



24 août 2015 à 11 h 10 min

je ne fais pas partie des inconditionnels de Benameur mais j’ai bien envie de me laisser séduire par celui-ci!



24 août 2015 à 11 h 11 min

Je l’ai acheté : il a l’air tellement bien !!! 😀



24 août 2015 à 16 h 59 min

Très très envie de le lire



24 août 2015 à 17 h 35 min

Je viens de le commencer.
J’aime tellement cet auteure et, selon ma libraire, c’est son meilleur, alors l’attente est grande.



24 août 2015 à 22 h 34 min

Tu m’as convaincue, il sera dans mon shopping de la rentrée c’est certain. Merci



26 août 2015 à 12 h 39 min

Je pense qu’il sera l’occasion idéale pour découvrir enfin la plume de Jeanne Benameur.



26 août 2015 à 17 h 25 min

Une auteure que j’aime beaucoup. Profanes avait été un coup de coeur. Je lirai Otages intimes, c’est sûr!



26 août 2015 à 18 h 18 min

Un peu long tout de même. Je préfère son écriture dans ses courts romans.



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