Titre : Etta et Otto ( Russell et James)
Auteur : Emma Hooper
Littérature canadienne
Titre original : Etta and Otto and Russel and James
Traducteur : Carole Hanna
Éditeur : Les Escales
Nombre de pages : 432
Date de parution : 21 octobre 2015

Auteur :
Élevée au Canada, Emma Hooper étudie la littérature et la musique en Angleterre où elle vit actuellement. Devenue musicienne, elle joue dans différents groupes tout en enseignant à l’université de Bath. Etta et Otto (et Russell et James) est son premier roman.

Présentation de l’éditeur :
Dans sa ferme du fin fond du Saskatchewan, Etta, 83 ans, n’a jamais vu l’océan. Un matin, elle enfile ses bottes, emporte un fusil et du chocolat et entame les 3 232 kilomètres qui la séparent de la mer.
« J’essaierai de ne pas oublier de rentrer. » C’est le mot qu’elle laisse à Otto, son mari. Lui a déjà vu l’océan, il l’a même traversé des années plus tôt, pour prendre part à une guerre lointaine. Il comprend la décision de sa femme mais, maintenant qu’elle n’est plus là, ne sait plus comment vivre.
Russell, l’ami d’enfance d’Otto, a passé sa vie à aimer Etta de loin. Il ne peut se résoudre à la laisser seule et part à sa suite. Et qui sait, peut-être pourra-t-il chasser le caribou en chemin.
Bercé par le rythme des vagues, Etta et Otto (et Russell et James) vogue du souvenir à l’oubli. Un roman lumineux sur la mémoire, l’amour et la poésie des mots

Mon avis :
Il y a une ambiance très particulière dans ce roman où parle un coyote, où une vieille dame à la mémoire qui flanche part sur les chemins, où un vieil homme un peu sourd fait des sculptures de papier et un autre à la jambe morte tente de rencontrer un cerf.
Un petit côté naïf, comme si la poésie était tout ce qui restait à ces personnages dont la jeunesse fut marquée par la guerre.
A cette époque, les jeunes hommes valides partaient vers Halifax, certains ne reviendront pas, d’autres en garderont une blessure physique mais tous, hommes et femmes en seront marqués.
Mais de cette guerre, nous en savons peu. Les noms, les dates sont découpés. D’un côté, Otto qui rêvait de s’engager vivra les combats avec ses anciens camarades d’école, de l’autre Etta, l’institutrice l’attend, travaille et danse avec Russel, le seul garçon qui ne peut pas partir.
Dans ce récit, l’auteur mêle trois périodes. Etta a quatre-vingt-trois ans et décide de partir avant de tout oublier, laissant Otto à sa solitude. Mais nous remontons le passé pour comprendre l’enfance des ses deux personnages. Etta a perdu sa sœur, recluse dans un couvent pour cacher une grossesse à ses parents. La famille d’Otto comptait quatorze enfants auxquels s’ajoutait souvent le jeune voisin Russell. Dans ce village poussiéreux, les enfants allaient à l’école de manière alternative, entre les corvées de la ferme. Et nous vivons surtout la rencontre d’Etta et d’Otto et, cette fois, l’attente d’Etta auprès de Russell quand Otto s’engage à la guerre.
Les trois personnages principaux ont une douceur particulière grâce à cette forte amitié qui les lie depuis l’enfance, cet attachement à leurs racines et surtout ce désenchantement au moment de la vieillesse. A cet âge, on part pour oublier, on étale de la pâte de fleurs de lin sur les paupières pour dormir et éloigner les rêves, on s’entoure animaux imaginaires pour tromper la solitude. Etta et Otto se confondent parfois ( un peu étrange d’ailleurs, j’ai parfois cru à des erreurs de traduction), se retrouvent dans leurs rêves tant leur attachement est fort.
Emma Hooper écrit un premier roman assez touchant, un peu étrange où l’ambiance parfois onirique prime sur la profondeur de l’histoire.
A découvrir.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

23 novembre 2015 à 9 h 22 min

Encore un roman où les personnages principaux sont des personnes âgées. En matière de Canadiens, je garde un très bon souvenir de « Il pleuvait des oiseaux ».



23 novembre 2015 à 11 h 28 min

Il m’attend bien sagement dans ma PAL, la poésie dont tu parles m’intéresse bien, j’espère que je ne vais pas me perdre entre les personnages.



24 novembre 2015 à 18 h 19 min

Je te fais confiance et je le lirai assurément ! 😀
P.S. : je vois que tu lis Les loups à leur porte, c’est mon « premier roman » préféré de l’année, j’espère que tu aimeras ! 😀



26 novembre 2015 à 14 h 51 min

Il me fait de plus en plus envie.



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