statoviciTitre : Mon chat Yugoslavia
Auteur : Pajtim Statovci
Littérature finlandaise
Traducteur : Claire Saint-Germain
Titre original : Kissani Yugoslavia
Éditeur : Denoël
Nombre de pages : 336
Date de parution : 25 janvier 2016

Une couverture intrigante, un résumé qui promet un récit loufoque et surtout la découverte d’un auteur finlandais sont les principales raisons du choix de cette lecture.
Les promesses sont tenues avec la présence de serpents et de chats, un personnage assez ambigu qui cherche à se construire derrière une enfance en exil, une peur constante du père et surtout une plongée dans les us et coutumes des kosovars.

Toutefois la lecture est assez inégale avec l’alternance de deux époques. Tout d’abord l’errance actuelle d’un jeune homme né en Albanie et installé depuis l’enfance en Finlande. Homosexuel, déçu par les études, conscient de la difficulté d’insertion pour un immigré, il cherche sa place.
 » Les étrangers doivent se faire le cuir, bien épais, s’ils veulent être autre chose que les larbins des Finlandais. »
Il vit avec un boa constricteur et rencontre un chat décrit comme un humain qui représentera quelque part la figure du père dominateur et « esclavagiste ».

L’autre époque est celle d’une jeune fille, Eminè, qui, suite à la rencontre sur le chemin de l’école, de Bajram, un beau jeune homme, va nous faire vivre toute la tradition du mariage en Albanie avec les préparatifs, les règles de bienséance, les us et coutumes. Très vite, cette histoire passionnante nous entraîne avec ce couple sur la réalité du mariage, les difficultés politiques du pays puis l’exil.
Les deux histoires vont se rejoindre donnant ainsi quelques clés pour comprendre le mal être de Bekim.
 » J’ai passé la plus grande partie de mon enfance et de la jeunesse à espérer que mon père crève. »
La vie d’Eminé, des années 80 à 2000, est intéressante en nous faisant découvrir les traditions d’un peuple, en évoquant la situation politique et la guerre en Bosnie et en traitant de la douleur de l’exil.
Si les enfants apprennent vite la langue finlandaise, ils n’en sont pas moins rejetés par leurs camarades de classe et l’intégration des parents est plus difficile, surtout avec la peur de perdre ceux restés dans leur pays en guerre.
Le retour au pays aussi est âpre pour ceux qui ont pris d’autres habitudes et pour les enfants qui ne parlent plus leur langue maternelle.
 » Nous étions des vagabonds, des nomades repoussés dans les marges, des gens sans patrie, sans identité, sans nationalité.« 

Mais l’originalité du livre ne se trouve pas dans cette partie culturellement passionnante. Elle est bien dans la personnalité et l’errance de Bekim. Une part d’imagination qui peut symboliser l’origine du mal de ce garçon qui, enfant ne faisait que des cauchemars de serpents.
 » Mon père avait coutume de dire que le mal, en ce monde, n’existe pas sous la forme que nous lui prêtons en imagination.« 

Toutefois, il est parfois assez difficile de passer de la partie concrète du récit familial aux errances du jeune homme. Certains comportements et l’explication finale ne sont pas suffisamment ancrés dans l’essentiel du récit.
Challenge-Rentrée-littéraire-janvier-2016-150x134 bac Lire-le-monde-300x413

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

4 février 2016 à 10 h 30 min

Merci pour cette critique…





5 février 2016 à 14 h 34 min

Yv n’a pas tellement aimé me semble-t-il…



5 février 2016 à 17 h 22 min

Quel dommage, ce titre avec le chat me tentait bien, pourtant.



5 février 2016 à 19 h 39 min

Inégal effectivement, une belle partie avec Eminè et beaucoup de belles choses dans l’autre avec Berkim, plus originale, décalée. L’ensemble est plaisant mais un peu bancal



5 février 2016 à 22 h 44 min

Ce livre restera pour moi une couverture intrigante.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *