Titre : Les débutantes
Auteur : J. Courtney Sullivan
Littérature américaine
Titre original : Commencement
Traducteur : Frédéric Collay et Anne-Laure Paulmont
Éditeur : Rue Fromentin
Nombre de pages : 520
Date de parution : mai 2012, Livre de poche mai 2013
Célia, avec sa fascination de romancière rédige le bulletin trimestriel des anciennes de Smith, une université réservée aux femmes. Elle y donne les potins de sa promo 2002 et y annonce le prochain mariage de Sally sur le campus de l’école.
Les débutantes commence comme un roman idéal pour les adolescentes, avec quatre filles assez stéréotypées ( Célia, Sally, Bree et April) devenues des amies inséparables pendant leurs quatre années universitaires.
 » Les liens du sang de Smith sont plus forts que tout. »
Chacune d’entre elles raconte les expériences vécues pendant leur internat, ces délires, confessions, soutiens qui ont cimenté une amitié indéfectible. Leur amitié comble les manques affectifs d’une famille lointaine, d’une mère disparue ou peu maternelle. D’origine, de caractère et de sensibilité différents, elles trouvent entre elles sécurité, joie, attention.
Puis, leur diplôme en poche, chacune poursuit sa vie. Célia, assistante dans une maison d’édition maintient une vie sentimentale assez débridée à New York. Bree est devenue avocate et peine à assumer son couple avec Lara, en partie parce que sa famille n’accepte pas son homosexualité. April, toujours engagée pour la défense des droits des femmes, enquête enfin avec la célèbre et controversée Ronnie Munro. Sally travaille dans un laboratoire et s’installe dans sa vie de couple dégoulinant d’amour avec Jake, l’homme idéal qui ressemble à  » un Golden Retriever, toujours content, amical avec tout le monde. » Quel contraste avec les hommes du monde de la prostitution que côtoie April pour son reportage!
Personnellement, c’est grâce à April que j’ai pu m’intéresser à ce roman au-delà d’un récit purement adolescent ou du type « desesperate teenagers » et à cette amitié qu’elle fait jaillir entre les quatre narratrices.  » C’était April qui avait éveillé sa conscience au féminisme » et c’est elle qui sous-tend toutes les réflexions intéressantes sur le couple, la famille, l’éducation que contient ce roman.
Du simple comportement résigné d’une femme au foyer à l’esclavage d’une enfant par un proxénète, ce roman, sous ses airs bon enfant, est un récit enjoué et sensible sur la condition féminine.
 » Sally était choquée de voir la façon dont les femmes dans la famille de Jake étaient au service des hommes. »
 » Ces putains de bonnes femmes me font carrément enrager, disait-elle. Au lieu de se réjouir à l’idée de faire leur propre bonheur et de courir après un rêve fou, elles n’aspirent qu’à un truc, la sécurité et renoncent à tout le reste. »
 » Mais tant qu’il y aurait des hommes, soit disant intègres, pour croire qu’il était normal de baiser des petites filles contre de l’argent, tant qu’il y aurait des hommes qui accepteraient de vendre ces petites filles comme si elles ne valaient rien, qu’est-ce qu’une personne honnête pourrait bien faire. »
En commençant ce roman, je pensais être en dehors de mon univers de lectrice. Puis je me suis laissée charmer par ces quatre filles qui parviennent avec des approches bien différentes à montrer la difficulté du passage de la vie d’adolescente à la vie de femme avec toute la conscience de la condition féminine et l’assurance d’une amitié parfois plus forte que les liens familiaux.
Je remercie Ariane de m’avoir accompagnée pour cette lecture et de m’avoir permis de sortir ce roman de ma « vieille PAL ». Retrouvez son avis ici.
New Pal 2016 orsec2016

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

15 mars 2016 à 8 h 21 min

Il est dans ma whishlist depuis longtemps. Tu me donnes envie d’accélérer le mouvement et de le lire prochainement.



15 mars 2016 à 9 h 47 min

Je l’avais lu lors de sa parution et j’ai eu les mêmes impressions que toi. Sous des airs un peu « légers », pas si mal au final et une réflexion plus profonde qu’elle n’y paraît!



15 mars 2016 à 9 h 54 min

Je suis d’accord avec toi.



15 mars 2016 à 10 h 21 min

Je te remercie d’avoir partagé cette lecture avec moi, même si, j’ai malheureusement, beaucoup moins apprécié ce roman que toi.



15 mars 2016 à 11 h 10 min

Pourquoi pas…? Mais je n’en ferai pas une priorité je dois dire…



15 mars 2016 à 13 h 41 min

Il est dans ma pal depuis le début et fait partie de ces livres pour lesquels j’attends le bon moment pour les lire. J’espère ne pas être déçue du coup, après cette attente, mais ton commentaire me donne envie !



15 mars 2016 à 15 h 05 min

Je l’avais déjà repéré depuis un moment, je pense qu’il peut me plaire!



15 mars 2016 à 17 h 07 min

De ce que tu en dis, je crains un côté « chick-litt »? Par contre, elle garde la construction comme dans « Maine » en alternant les narrateurs, (ou narratrices dans ce cas), les portraits et destins. Justement, j’avais beaucoup aimé Maine, qui s’attache, lui, aux querelles familiales. c’était une lecture très fluide. Mais avec cette auteure, je pense que je poursuivrai plutôt avec Les liens du mariage, très apprécié aussi.





15 mars 2016 à 18 h 17 min

J’avais beaucoup aimé ce livre (autant que Maine) mais les coquilles énooormes m’avaient tourné les sangs, surtout quand il y a erreur sur les personnages deux pages d’affilée, je m’en souviens très bien ! 😀 Heureusement que l’histoire tenait la route sinon je l’aurais envoyé valser !



    15 mars 2016 à 18 h 56 min

    Il me semble avoir rencontré une faute de conjugaison mais je n’ai pas remarqué d’autres problèmes. Nous n’avions peut-être pas la même édition. Ou alors j’étais absorbée par ma lecture.





15 mars 2016 à 19 h 59 min

Il m’attire depuis longtemps, j’espère le lire un jour 🙂



16 mars 2016 à 9 h 56 min

Ca fait longtemps que je vois ce titre sans oser le lire.



16 mars 2016 à 12 h 32 min

Un microcosme universitaire qui m’avait lassé.



18 mars 2016 à 10 h 59 min

Contente qu’il t’ait finalement plu… J’avais beaucoup aimé. J’ai lu celui d’après (Maine) mais j’avais moins aimé… L’ambiance de Les débutantes est celle qui m’emporte et me laisse rêveuse.



8 avril 2016 à 19 h 20 min

Un roman qui m’avait plu et que j’avais trouvé intéressant notamment cette réflexion que tu soulèves, le passage de l’adolescence à l’âge adulte ainsi que la question du féminisme ! Sous des allures légères, les choses sont quand même dites !



    8 avril 2016 à 21 h 23 min

    Pas aussi évident de faire vivre dans le temps des amitiés d’adolescence. Différentes, elles restent unies. Heureusement qu’il y avait cette approche du féminisme tout de même.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *