Titre : Sous la vague
Auteur : Anne Percin
Éditeur : La Brune au Rouergue
Nombre de pages : 208
Date de parution : 17 août 2016

Je n’avais encore jamais lu de romans d’Anne Percin. Si, de prime abord, l’histoire me paraît étrange et futile, je me laisse ensuite porter par ce personnage initialement pompeux et indiffèrent à tout qui se métamorphose en être sensible et altruiste. D’une situation froide d’une entreprise séculaire en proie à quelques vagues économiques, somme toute ridicules face à l’apocalypse de Fukushima, l’auteur nous conduit sur un parcours teinté d’humour vers une situation relationnelle emplie de chaleur humaine.
Bertrand Berger-Lafitte, unique héritier des cognacs du même nom, est le directeur général de l’entreprise familiale. Son ex-femme, Marjorie en est restée la Présidente du Conseil d’administration. En mars 2011, le tsunami frappe de plein fouet les marchés boursiers et l’entreprise de Bertrand très implantée sur le marché japonais connaît quelques difficultés. Les actionnaires souhaiteraient diversifier la production vers des boissons à base de cognac plus modernes mais Bertrand refuse de dénaturer sa marque.
Lors d’un reportage télévisé, le drame de Fukushima  » avait l’étrange sérénité d’une tragédie, quand tout est consommé, qu’il n’y a plus rien à dire, rien à faire qu’à se laisser couler. » Bertrand sombre lui aussi dans cette catastrophe tranquille. Le conseil d’administration mené par son ex-femme souhaite le licencier. Sa fille Olivia, vingt ans, est enceinte d’un ouvrier syndicaliste. Les ouvriers craignant la délocalisation se mettent en grève. Submergé par cette vague d’ennuis qui condamne à jamais une existence jusqu’alors confortable et protégée, Bertrand ne trouve de réconfort qu’auprès de son chauffeur, Eddy, un homme énigmatique, discret et solide avec ses costards, ses grosses bagues et ses tatouages.
Bertrand tente de sauver un faon blessé par sa Mercedes, prend du temps à tenter de retrouver un chien perdu, n’hésite pas à fracasser le tableau de bord de sa voiture pour sauver un chaton, écoute du rap, goûte un joint de cannabis, prend part à un défilé de gréviste. Alors que sa fille quitte une enfance à jamais perdue, Bertrand compense ses cauchemars par davantage de légèreté.
 » Mais sa vie, de fade et pâle qu’elle était devenue avec le temps, prenait soudain une profondeur insoupçonnée, un relief, une dimension. Une couleur. »
Avec une écriture simple et fluide, Anne Percin laisse éclater les doutes et la sensibilité de son personnage principal. En opposant le monde froid de l’entreprise et la douceur animale, l’auteur construit une fable teintée d’humour et d’ironie qui ne laisse aucun doute sur l’endroit où se trouve le « lointain écho du bonheur ».

Auteur

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Commentaires

17 août 2016 à 10 h 17 min

J’avais beaucoup aimé « Le premier été », pas banal



17 août 2016 à 10 h 47 min

Même si le thème de départ avec l’univers de l’entreprise n’a pas l’air emballant, je serai curieuse de découvrir ce nouveau roman d’Anne Percin dont j’affectionne particulièrement la plume



17 août 2016 à 12 h 04 min

J’avoue que l’histoire ne m’emballe pas des masses… Ajoute à ça que je suis en plein dans le roman précédent d’Anne Percin et que je le trouve médiocre… Tout ça donne le fait que je passerai mon chemin pour celui-là !



17 août 2016 à 17 h 54 min

Pas tentée du tout : succession de « malheurs » suivie de « bonnes actions », j’ai très peur que l’auteur ne se laisse sombrer dans la « guimauve » et ça ce n’est pas du tout mon truc. Pas envie d’être déçue et d’avoir l’impression de perdre mon temps ! donc, je passe !



18 août 2016 à 11 h 31 min

Une auteure que j’apprécie. Je note.



18 août 2016 à 13 h 14 min

Je suis en plein dedans et j’aime beaucoup.



20 août 2016 à 21 h 39 min

J’ai apprécié de cet auteur : Ma mère, le crabe et moi. Une lecture pour ados, dont le ton, pas du tout mièvre m’avait emballée. Je note ce titre



20 août 2016 à 21 h 48 min

Je l’ai lu aussi, mon billet bientôt…



22 août 2016 à 7 h 52 min

Ce titre ne marquera pas ma rentrée littéraire, même si j’ai passé un bon moment de lecture.



22 août 2016 à 9 h 42 min

Il faut donc se laisser bercer par la plume de Percin (toujours une réussite !), car le personnage de loser pas trop pour moi.



22 août 2016 à 23 h 55 min

J’ai beaucoup apprécié la balade entre ces pages…! J’adore la plume d’Anne Percin et sa manière de croquer les personnages !



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