Titre : La reine Ginga et comment les Africains ont inventé le monde
Auteur : José Eduardo Agualusa
Littérature angolaise
Traducteur: Danielle Schramm
Titre original : A rainha Ginga e de como os africanos inventaram o mundo
Éditeur : Métailié
Nombre de pages : 240
Date de parution : 6 avril 2017

En choisissant ce livre, je savais que l’histoire allait à la fois m’instruire et me divertir.
Nous sommes en Angola au XVIIe siècle, le pays du roi Ngola (a-ngola), pays de grande richesse convoité par le Portugal, l’Espagne et les Pays-Bas. Ginga, fille du roi Ndongo et sœur du roi Ngola, roi belliqueux en guerre contre les Portugais qui le dépouillent de ses richesses et de ses esclaves pour les envoyer au Brésil, deviendra une reine remarquable, amazone intraitable.
Nous la découvrons avec Francisco José, un jeune prêtre permamboucain ( état brésilien)
mi-indien mi-portugais, débarqué à Luanda pour être le secrétaire de Ginga au moment où son frère Ngola l’envoie négocier un accord de paix avec le gouverneur portugais de Luanda.

Francisco est le narrateur de cette aventure historique et picaresque. Et, un peu à regret, son histoire supplante celle de Ginga qui m’intéressait vivement. Heureusement, Francisco connaît de multiples aventures, celles de l’histoire de la colonisation de l’Angola et se révèle un personnage au destin passionnant.
Sa vocation de prêtre ébranlée, ses amours, ses amitiés, ses rencontres, se moments de captivité, ses voyages, son dévouement pour le combat de Ginga qui lui vaut la rancune de sa patrie portugaise en font un personnage hors du commun.
Francisco nous réserve aussi les meilleurs récits de l’histoire de la reine Ginga. Celle qui refusant de s’asseoir sur un coussin brodé d’or sur un tapis de soie, choisit le dos d’une esclave agenouillée, jamais deux fois la même, comme siège. Celle qui s’entoure d’hommes habillés en femme. Celle qui se promeut reine au détriment du fils de son frère. Un personnage théâtral, une guerrière valeureuse.
Avec ses deux personnages et tant d’autres si romanesques, c’est toute l’histoire de la colonisation de l’Angola qui nous est contée avec rythme, humour et légendes.
«  Les Blancs ont de bonnes idées mais l’Église n’en est pas une. Pourquoi les prêtres persistent-ils à nous importuner avec leur Dieu et leur Diable?
Ils pensent qu’ils ont le devoir de sauver les Africains… »
Au fil du temps et face aux circonstances les personnages évoluent. Francisco, en premier lieu, qui, de jeune prêtre fraîchement débarqué en Afrique s’éloigne de toute religion. Sa tendre Muxima perd sa douceur pour faire face aux enjeux du commerce. Ingo, le neveu de Ginga s’éprend d’une jeune hollandaise.

Voici un roman foisonnant, empli d’aventures picaresques qui pourra déconcerter par son style et surtout par l’abondance de noms compliqués de gouverneurs, pirates, figures emblématiques du pays mais je ne m’y suis pas ennuyée une seconde.

 » Ici, sur cette terre d’Afrique, nous aimons beaucoup raconter des histoires. » José Eduardo Agualusa est un excellent conteur

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

12 mai 2017 à 17 h 25 min

j’ai aimé, moi aussi; un livre pas simple à lire…Et alors ? Francisco, très beau personnage.



13 mai 2017 à 18 h 32 min

J’avais beaucoup apprécié le seul roman que j’ai lu de cet auteur. Un excellent conteur, en effet ! J’ajoute ce titre à ma liste d’envies !



15 mai 2017 à 14 h 15 min

Des aventures picaresques ? Malgré tout le bien que tu dis de ce roman, cela ne me tente pas.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *