Titre : Le courage qu’il faut aux rivières
Auteur : Emmanuelle Favier
Éditeur : Albin Michel
Premier Roman

Nombre de pages : 224
Date de parution : 24 août 2017

 

Emmanuelle Favier s’inspire des vierges jurées, femmes prêtant serment de renoncer à leur féminité dans le nord des Balkans pour construire ce très beau premier roman sur «  la construction de l’identité dans sa relation avec le genre et le contexte social qui la constitue. »
Telles des rivières, les personnages se coulent dans la vie, forts de leur source, contraints de s’adapter aux reliefs des paysages.

Le roman commence dans un village perdu dans la brume. Les familles y sont installées depuis des générations autour d’un chef de village, la communauté est figée depuis des siècles. Tous apportent pourtant une importance particulière à l’hospitalité.
Manushe est une vierge jurée. Adolescente, elle a refusé la demande en mariage du vieux Parush, signant ainsi la fin de sa vie de femme. Respectée, elle s’habille en homme, se bande les seins et se rase les cheveux.
L’arrivée au village d’Adrian, un étranger pâle aux cheveux très noirs, tel «  un vieil adolescent aux joues lisses et aux yeux marqués » réveille sa féminité.
Mais Adrian cache lui aussi un lourd secret. Contraint d’abandonner une part de lui-même, le jeune homme ne cesse d’être confronté à la violence du monde. Malgré les embûches, il poursuit sa route telle une rivière obstinée, s’apaisant parfois auprès d’une âme aussi perdue que lui, puis cascadant à nouveau en croisant les accidents de terrain.
Mais toujours les rivières coulent, se dirigeant courageusement vers leur destin. Rien n’est plus libre que l’eau.
Dans un style très poétique, Emmanuel Favier nous embarque dans cette histoire hors du temps, ancrée dans une nature rugueuse et omniprésente. D’un village brumeux aux habitants austères mais accueillants, les personnages nous emmènent à la découverte des chemins, de la ville et de sa barbarie. Comme une brume qui se lève, le mystère des personnages se dissipe. La violence de l’environnement rapproche les âmes écorchées, dévoilant leur fragilité.
La langue de l’auteur donne une grande puissance aux lieux et une beauté énigmatique aux personnages.
Un très beau premier roman que je vous recommande.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

24 août 2017 à 10 h 16 min

Ma libraire me l’a chaudement recommandé, et , en plus elle vient à Nancy…..



24 août 2017 à 10 h 35 min

Je l’avais repéré dans les sorties d’aout! Le résumé me tentait bien et ton avis me conforte dans le fait qu’il faut que je me le procure! 🙂



24 août 2017 à 15 h 25 min

Je le finis à l’instant, lu d’une traite… j’ai adoré !



25 août 2017 à 10 h 01 min

Le sujet a l’air super intéressant et tu donnes envie ! J’aime bien l’idée des personnages rivières .. Mais ce sera pour la sortie en poche !



25 août 2017 à 23 h 34 min

Repéré également, et j’ai hâte de le découvrir.



26 août 2017 à 14 h 56 min

Encore un avis positif. Noté, forcément.



25 septembre 2017 à 16 h 44 min

Est-ce qu’il ne vous a pas semblé qu’il y avait un poil trop de démonstrations militantes dans cette histoire (prouver qu’une femme peut devenir déménageur, etc.) ? Outre cela, je suis d’accord, c’est un roman brillant.



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