Titre : Ces rêves qu’on piétine
Auteur : Sébastien Spitzer
Premier Roman
Éditeur : Les Éditions de l’Observatoire
Nombre de pages : 305
Date de parution : 23 août 2017

 

D’un côté, la marche épuisante de juifs ayant quitté le camp de Stöcken, libérés par l’armée russe, pour encore tomber dans les guet-apens de villageois allemands. Beaucoup mourront mais Fela qui a connu tant de degrés dans l’horreur doit survivre pour cet enfant, Ava, née dans un camp, pour que le secret d’Aimé caché dans un rouleau de cuir soit dévoilé au monde.

De l’autre, la froideur de Magda Goebbels, mère de six enfants et femme du gauleiter, bras droit d’Hitler, enfermée dans le bunker où le führer et ses proches vont mourir. Elle ne pense qu’à son fils aîné, né d’un premier lit et à cet amour perdu, Viktor.
«  Son souvenir la hante, et avec lui sa honte d’avoir aimé ce Juif! »

Les récits alternent, opposant le faste à la misère, la méchanceté à l’entraide, la fin d’un monde à l’espoir d’un autre.
Des lettres d’un vieux juif à sa fille créent peu à peu le lien entre les deux récits.
«  Ces lettres retracent l’histoire d’un commerçant prospère. D’un père qu’on a fait se cacher d’être père, pour le bien de sa fille. »
«  Je suis aussi allemand qu’eux. Je sais des vers de Rilke que mes gardiens ne comprendront jamais. »

L’Histoire devient encore plus sordide lorsque les liens entre juifs et allemands sont si présents. Magda a renié ce père adoptif, marchand juif allemand qui ne cessera de penser à elle. Elle a aimé Viktor bien plus que ce boiteux de gauleiter.
La jeune Ava est née au block 24-A. Enfant de la honte, fruit des abus de l’officier supérieur du camp sur la belle Fela, sauvée par une sage-femme, « plus sage que toutes les autres. »
L’une ressasse son passé, l’autre tente, sans le savoir, de se construire un avenir.

Je suis généralement peu réceptive aux récits de cette période de l’histoire quand ils parlent de cette arrogance des chefs nazis. Magda ne fait pas exception, elle m’a paru détestable.
Fela, puis surtout Ava donne ensuite beaucoup d’humanité à ce récit. Gary, le soldat américain et Lee, la photographe correspondante de guerre y sont très sensibles.

Ce premier roman est parfaitement documenté. Les romans parlent souvent des chefs nazis, beaucoup moins de leur femme. J’ai découvert la complexité de Magda Goebbels et sa monstruosité vis à vis de ses enfants.
La construction est impeccable, alternant deux mondes qui s’opposent et se croisent.
L’émotion est présente avec le dégoût pour une femme froide et opportuniste et l’attachement pour une enfant née dans l’horreur et pourtant si vivante.

 

 

Auteur

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Commentaires

25 août 2017 à 9 h 32 min

Un roman qui m’a beaucoup remuée.



25 août 2017 à 9 h 52 min

Un roman qui a l’air d’une grande puissance.



25 août 2017 à 10 h 36 min

Très tentée! sûrement mon prochain achat 😉





25 août 2017 à 15 h 19 min

Il est magnifique ce premier roman !



25 août 2017 à 18 h 27 min

Ce roman a l’air tout simplement superbe! Je note et surligne! 🙂



26 août 2017 à 0 h 10 min

Sûrement une de mes prochaines lectures !



26 août 2017 à 9 h 06 min

Ce livre me tente beaucoup. Merci pour ton avis, je pense qu’il me plaira !



26 août 2017 à 13 h 19 min

Décidément on parle beaucoup (et en bien) de ce premier roman… je découvre en même temps qu’il s’agit d’une maison d’édition indépendante. Allez, on note !



26 août 2017 à 14 h 56 min

Mais finalement, tu as aimé ?



    26 août 2017 à 21 h 59 min

    Ah, tu as senti ma retenue! Tous les avis sont assez dithyrambiques. J’ai aimé, apprécié la construction, j’ai appris un moment de l’histoire avec Magda. Son caractère est parfaitement cerné, ses réactions bien amenées. Ava est touchante, naturelle.
    Mais je n’ai pas eu d’étincelle. Peut-être parce que cette période de l’histoire est tellement exploitée et me met toujours mal à l’aise.



27 août 2017 à 11 h 34 min

Il frappe juste et avec l’émotion qui convient !



Choup
21 juin 2018 à 15 h 45 min

Un roman parfaitement mené, je n’y ai pas appris grand chose mais il m’a scotchée à lui de bout en bout. Il mérite la reconnaissance qu’il a reçue.



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