Titre : Leçons de grec
Auteur : Han Kang
Éditeur : Le serpent à plumes
Littérature coréenne
Titre original : Hirabô shigan
Traducteur : Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot
Nombre de pages : 185
Date de parution : 17 août 2017

 

Ce petit roman est une belle variation sur la difficulté de communication pour des êtres confrontés à certaines difficultés de la vie.
Han Kang illustre la rencontre d’un professeur de grec qui devient progressivement aveugle suite à une maladie congénitale et d’une jeune femme qui ne peut plus parler.

Tous deux sont coréens. Lui, a migré en Allemagne avec ses parents alors qu’il avait quinze ans.  Il reste partagé entre deux langues et deux cultures, renié par son père, meurtri par la mort d’un jeune camarade.
«  Quand j’étais venu en Allemagne, j’avais plus de dix ans, un âge trop avancé pour apprendre à parler parfaitement l’allemand. Quels que fussent mes efforts, je ne pouvais dépasser mes camarades qu’en mathématiques et en grec ancien….une langue morte depuis deux mille ans – qui m’est apparue comme une chambre calme et sécurisante. »

Elle, a connu une première rupture de langage dans sa jeunesse en apprenant qu’elle avait failli ne pas naître. Aujourd’hui elle se replie une fois de plus dans le silence alors que sa mère vient de mourir et qu’on lui a retiré la garde de son enfant. Son mutisme est un mécanisme de protection envers un monde qui l’effraie.
«  D’après sa logique, le temps qui lui restait à vivre devait être un combat, une lutte qu’elle devait mener pour se rapprocher de la réponse à ce frêle questionnement intérieur mettant en doute sa légitimité d’exister en ce monde. »

Ces deux personnes vont pourtant se trouver, communiquer par le toucher, l’émotion des corps.
«  Ne trouvez-vous pas cela bizarre parfois?
Que notre corps ait des paupières et des lèvres
Qu’elles puissent être fermées depuis l’extérieur
Ou verrouillées depuis l’intérieur. »

Han Kang, qui a reçu le Man Booker International Prize en 2016 pour son roman, La végétarienne a une écriture très poétique, un peu sibylline. Les deux personnages principaux n’ont pas de prénom. Parfois, je ne les distinguais que par leur genre avec l’accord des participes passés.
Un roman pour les lecteurs curieux d’une littérature exotique nimbée d’un voile poétique.
«  Si la neige est un silence qui descend du ciel, la pluie est peut-être faite de phrases interminables qui en tombent.
Des mots tombent sur les trottoirs, sur les terrasses des immeubles en béton, sur des flaques d’eau noires. Ils giclent.
Les mots de la langue maternelle enveloppés dans des gouttes de pluie noires.
Les traits tantôt ronds, tantôt droits, les points qui sont restés un bref moment.
Les virgules et les points d’interrogation qui se courbent. »

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



29 août 2017 à 10 h 31 min

Ca a l’air très poétique, en effet.



31 août 2017 à 23 h 19 min

J’ai eu du mal avec ce roman, trop contemplatif à mon goût.



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