Titre : Tout un monde lointain
Auteur : Célia Houdart
Éditeur : P.O.L.
Nombre de pages: 208
Date de parution : 17 août 2017

 

En ce moment, je ne suis pas très en phase avec la presse littéraire. Célia Houdart est plutôt bien perçue par les critiques. C’est ce qui m’avait poussé à lire Gil, roman un peu superficiel pour moi.
Je récidive toutefois avec ce nouveau titre, Tout un monde lointain.
Il me semble que l’univers de l’auteure se rapproche un peu de celui de Philippe Besson. L’ambiance prime sur le fond. Ainsi, en fonction du moment et surtout des ingrédients et rouages du récit, soit je passe à côté, soit l’alchimie se fait et je me laisse bercer par la grâce.
Avec Tout un monde lointain, la recette a bien fonctionné.

Tout commence par une scène bucolique dans une prairie, une très jeune enfant court dans les bras d’un homme torse nu. Depuis quelques temps, ces bribes de jeunesse viennent hanter les rêves de Greco.
Ludmila Grecovskaya, dite Greco, est une designer ( plutôt assemblière) à la retraite. Dame élégante et raffinée, elle a côtoyé le monde de l’art et en garde une certaine grâce et nostalgie. Elle passe quelques jours dans sa maison de Roquebrune-Cap-Martin. Chaque matin, elle fait une longue promenade sur le sentier des douaniers et s’arrête quelques instants devant la villa E1027. Elle veille sur cette maison, construite par son amie Eileen Gray ( designer anglaise 1878-1976), à l’abandon depuis la mort violente de son propriétaire. Dès que les problèmes de succession seront réglés, son avocat a pour mission de lui acheter.
Mais un jour, elle constate que les scellés ont été brisés et qu’un couple de jeunes gens s’y est installé. Elle s’immisce alors dans leur intimité, les invite à découvrir la région, à partager ses plaisirs quotidiens et profite ainsi de cette maison qui reste pour elle comme un musée de sa jeunesse.
Louison et Tessa, étudiants dans un centre chorégraphique, ont l’insouciance de la jeunesse.
Ils savent l’écouter et Greco sait accepter leur folie. Une tendre complicité s’installe, faisant oublier à la vieille dame les inhibitions, la fragilité, les signes de la vieillesse, la réconciliant avec sa propre jeunesse, «  le temps dont elle avait senti intérieurement la survivance. »

Intéressés par le monde de la danse, les deux jeunes gens amènent progressivement Greco à retrouver la mémoire de Monte Veritá, lieu proche du lac Leman où vivait une communauté d’artistes utopistes, intellectuels et naturistes.

Dans une langue simple mais très descriptive, Célia Houdart m’a transportée dans son univers, touchée par la fragilité de Greco, allégée par le côté bohème du couple de jeunes gens, séduite par les paysages de ce site exceptionnel au gré des balades de la vieille dame. Indéniablement, l’auteure crée un environnement chaleureux, sensuel qui donne alors de la puissance à une histoire effleurée toute en nuances.

Je remercie La Librairie Dialogues et les Éditions P.O.L pour cette très belle lecture.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



21 septembre 2017 à 12 h 44 min

Je n’ai pas franchement envie de me précipiter…



21 septembre 2017 à 14 h 14 min

J’espère qu’il croisera ma route, mais je n’en fait pas une priorité.



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