Titre : Le coeur battant de nos mères
Auteur : Brit Bennett
Littérature américaine
Titre original : The mothers
Traducteur : Jean Esch
Editeur : Autrement
Nombre de pages : 340
Date de parution : 30 août 2017

Vieilles, disparues, absentes, elles sont là les mères dans le coeur du Cénacle d’Oceanside ( Californie) et plus particulièrement dans celui de deux jeunes filles.
Lorsque le récit commence, Nadia Turner a dix-sept ans.
Elle vient de perdre sa mère. Suicide, des balles dans la tête au volant de sa voiture.
Nadia plonge. Alcool, recherche de bras pour la serrer très fort.
Et ce sont ceux de Luke Sheppard, le fils du pasteur du Cénacle, qui la réconfortent. Jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte.
Dans cette communauté noire protestante, l’avortement est tabou. Mais, Nadia est belle et intelligente. Elle ne gâchera pas son avenir comme sa mère qui, enceinte, a dû se marier au même âge et renoncer à ses rêves.
Luke trouve l’argent nécessaire auprès de ses parents, prêts à pêcher pour sauver leur fils. Les hommes souffrent aussi de l’avortement, Luke ne rejoint pas Nadia à la sortie de la clinique.

«  Le poids de ce qui a été perdu pèse toujours plus lourd que ce qui reste. »

Nadia se rapproche d’Aubrey Evans, une jeune fille chaste très impliquée dans les activités du Cénacle. Aubrey est une fille modèle pour la femme du pasteur ou pour les vieilles bigotes qui se retrouvent en elle. Pas du tout le genre de Nadia. Et pourtant, elles se rapprochent ayant en commun des douleurs adolescentes, une mère absente.

Puis Nadia part dans le Michigan faire de brillantes études, donnant peu de nouvelles à son père et son amie. Elle ne reviendra que deux fois à Oceanside, deux fois où elle devra faire face à son passé et choisir entre l’amour et l’amitié, la liberté et la famille.

Brit Bennett n’a que vingt-sept ans et elle nous offre ici un premier roman tout en finesse. J’ai aimé les personnages de Nadia et Aubrey, deux jeunes filles sensibles, écorchées, hantées par un passé douloureux. Qu’il est facile de plonger dans le milieu de cette communauté noire protestante portant aux nues la chasteté, la charité mais si prompte à étouffer les scandales potentiel, tant l’auteure décrit au plus près les sentiments intimes de chacun. S’immisçant dans le récit pour mieux montrer la dimension de la communauté dans les douleurs intimes, un choeur de vieilles mères observent et commentent.
Quand un auteur parvient à me faire dérouler un film dans ma tête allant même jusqu’à en trouver le casting ( sans tenir compte de la couleur de peau parce finalement l’auteur en parle peu), c’est qu’il est parvenu à me captiver.
Même traité de manière romanesque, le sujet de l’avortement ouvre ici quelques réflexions personnelles.

J’ai lu ce roman en tant que jurée pour le Grand Prix des Lectrices Elle.
Ce livre a été retenu comme le meilleur premier roman étranger de 2017 Pour le magazine Lire.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

15 décembre 2017 à 8 h 39 min

Je suis d’accord les sentiments sont très bien abordés ainsi que le deuil par le père après l’avortement. C’est vrai aussi que la couleur de peau est peu abordée est c’est tant mieux.



15 décembre 2017 à 13 h 05 min

Une lecture qui me tente de plus en plus.



15 décembre 2017 à 19 h 14 min

Il m’a manqu » quelque chose. J’aurais aimé que l’auteure approfondisse un peu



    15 décembre 2017 à 19 h 23 min

    C’est un premier roman.
    La seule chose sur laquelle j’en aurais voulu davantage, c’est sur les pensées de la mère de Nadia. Comment en est-elle arrivée là? Même si je m’en doute assez bien



16 décembre 2017 à 17 h 16 min

J’ai aimé ce roman, cependant, comme certains, il ne m’a pas entièrement convaincu… certainement parce qu’on m’en avait dit trop de bien !



17 décembre 2017 à 13 h 36 min

Je l’ai trouvé trop cinématographique ! 😀 (Il manquait de corps selon moi et suis restée à l’extérieur.)



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