Titre : Un éléphant, ça danse énormément
Auteur : Arto Paasilinna
Littérature finlandaise
Traducteur : Anne Colin du Terrail
Editeur : Denoël
Nombre de pages : 273
Date de parution : 1er mars 2018

Paasilinna, c’est un mélange subtil d’humour, de remarques bien senties et d’une extrême tendresse pour ses personnages déjantés. Ses meilleurs romans sont ceux où le dosage est équilibré.
Ici, le personnage est de poids puisqu’il s’agit d’une éléphante. Le 12 septembre 1986, la Finlande promulgue une loi interdisant la mise en scène d’animaux sauvages. Lucia Lucander, soigneuse dans un cirque décide de sauver Emilia, un éléphanteau et de partir avec elle en Russie. Là, elle embauche comme palefrenier, Igor, chef de wagon sur le Transsibérien. Igor apprendra à Emilia à danser le gopak, une danse fougueuse cosaque. Succès garanti. Lucia épouse Igor, sans amour, histoire de ne pas gâcher la fête organisée par la famille du garçon. Mais, lors de la réquisition des trains par le gouvernement, Lucia et Emilia rentrent en Finlande.
Nouvelles aventures, nouvelles rencontres et nouvelles randonnées dans le sud de la Finlande pour finalement emmener Emilia sur un bateau en partance pour l’Afrique.
Bien sûr, c’est dans ce contexte que tout le talent de l’auteur se déploie. Personnages débonnaires et atypiques, les grands chemins où la nature invite à toutes les libertés, des situations rocambolesques, en partie suscitées par l’insertion d’un animal de plusieurs tonnes dans un environnement non adapté.
Mine de rien, on apprend plein de choses sur l’anatomie des éléphants.
Ce que j’aime chez Paasilinna, ce sont tous ces braves gens que rien ne choque, heureux dans la simplicité. Et l’oeil attachant de l’éléphante les rendent tous ( sauf peut-être ces écolos dont l’auteur se moquent gentiment) serviables malgré les dommages qu’elle cause. Ou peut-être est-ce son poids qui n’engage guère à la confrontation ou la plastique de la belle Lucia….
Un humour et une légèreté qui n’empêche pas l’auteur de glisser ses petites remarques habituelles sur l’Union européenne ou la Russie.
«  L’Union européenne se mêlait de décider de leur vie. »
«  Les Russes ne s’inquiétaient pas trop de savoir où traînaient les gens. En URSS dans les années 1930 et jusqu’à la mort de Staline, des milliers de personnes avaient disparu dans les innombrables camps de prisonniers de Sibérie sans que les autorités s’intéressent à leur cas. L’absence d’un aide-chauffeur pendant quelques jours d’été, pour cause de séjour en Finlande, ne pesait pas lourd dans ce contexte
. »
Alors, bien dosé ce roman de Paasilinna? Beaucoup de belles rencontres mais peut-être pas suffisamment d’empathie pour les personnages principaux.
Pas le meilleur de Paasilinna mais un très agréable moment de lecture.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

26 mars 2018 à 17 h 51 min

j’aussi pu constater des inégalités dans la qualité de ses romans… je ne connais pas celui-là.



27 mars 2018 à 8 h 49 min

Je me suis un peu lassée des romans de Paasilinna, mais j’en avais adoré certains.



27 mars 2018 à 13 h 09 min

Tu as passé un bon moment, c’est l’essentiel.



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