Titre : Nous, les vivants
Auteur :  Olivier Bleys
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 192
Date de parution :  22 août 2018

Dès les premières lignes, Olivier Bleys installe un climat mystérieux. Tout d’abord avec la description des lieux. Nous sommes dans une vallée peu peuplée enserrée dans la cordillère des Andes où il n’y a que des routes et des nids de poule. Jonas, le narrateur, pilote d’hélicoptère part sur une mission de ravitaillement pour un des refuges les plus éloignés dans la montagne. Il s’y retrouve bloqué par la tempête avec le gardien du refuge et un énigmatique personnage prénommé Jésus, ingénieur vérificateur de frontières de Punta Arenas.

Jonas n’a qu’un seul objectif : déneiger son hélicoptère et rentrer chez lui auprès de sa femme et sa fille. Dans cette prison de neige, leur photo est le seul lien avec la réalité du monde, sa raison de se battre et de continuer à espérer.

 » Catalina et Rosario attestaient la réalité du monde quitté. »

Tout au long du récit, l’auteur sème les petits cailloux du doute. Aux deux tiers du roman, je comprends enfin l’allégorie mise en œuvre par Olivier Bleys qui tourne autour de ce personnage de Jésus dont il porte si bien le nom.

A la frontière de l ‘Argentine et du Chili, à la passe des anges, Jonas est à la limite entre deux mondes.

J’ai aimé cette façon de plonger le lecteur dans une ambiance mystérieuse et dramatique grâce à un registre lexical bien choisi.

Par contre, au-delà de cette performance qui peut envoûter le lecteur, je ne perçois pas l’intérêt de lecture. Je reste dubitative sur la mise en scène et m’interroge sur le message de ce roman.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

marechal
18 septembre 2018 à 12 h 57 min

Ecriture profonde, belle, très belle écriture. Une fable mystique qui se déroule dans le cadre majestueux des ANDES. C’est l’histoire d’une AME entre la réalité et l’invisible, partagée entre le réel et le surnaturel, entre le tangible et l’invisible, l’attachement et le détachement , étrange voyage ponctué d’espoirs et de chagrins, de colères et de rebellions, qui conduit le lecteur au seuil de sa vérité intérieure… et Jonas…. à la « passe aux anges », frontière où l’acceptation le délivre de son passé terrestre.
Page 178 : « l’on voudrait s’éterniser comme les cristaux, durcir en diamants et scintiller comme eux dans la profondeur du sous-sol. Nous les Vivants….Voilà ce que nous voudrions être : des joyaux. .mais, Nous les Vivants, nous ne brillons qu’un instant, non pas diamants mais perles de rosée, avant la nuit qui tout avale »
Emouvant parcours initiatique où passé-présent, dedans-dehors, Lumière et Ombre se partagent Le temps et l’espace. Merci à l’AUTEUR qui sait si bien écrire l’invisible.



    18 septembre 2018 à 13 h 36 min

    Merci pour ce très beau commentaire qui vient contrebalancer mon avis. Vous parlez très bien de ce roman. Pourquoi l’auteur n’a-t-il pas su m’emmener dans votre féérie? Je suis passée à côté apparemment.



      marechal
      20 septembre 2018 à 11 h 50 min

      votre point d’interrogation m’invite à poursuivre.. cette écriture « à double fond » m’invite à PENSER, à faire des -arrêts sur image- pour mieux apprécier et ressentir mon PROPRE MOI. l’âme défunte ne veut pas partir, elle lutte d’une manière douloureuse, déchirante pour ne pas quitter ceux qu’elle aime…petit à petit elle doit cependant tout quitter , ses désirs, ses envies, les photos, ses habits, sa carte d’identité jusqu’à son nom ..p.49 « et je sentis moi-même, sur le lit étroit du refuge dont mes coudes faisaient chanter les ressorts, mes paupières briller de rage et d’impuissance » p. 103 « dans l’habitude logeait un solvant puissant, capable d’anéantir tous les sentiments et d’aplanir tous les miracles » -« l’auteur nous fait repenser nos propres habitudes et leurs conséquences. etc etc page 105 : « devant les images en charpie, tant de colère m’inonda que j’en suffoquai. Le temps pourtant de gravir l’escalier, hurlant le nom du gardien qui jaillit nu de sa chambre, cette violente émotion refluait déjà. Ma bouche était gonflée d’injures que j’allais lui crier au visage. Au lieu de quoi, je m’effondrai dans ses bras. Il me garda un moment dans cette étreinte etc.. »
      l’âme défunte, malgré toutes ces tentatives de survie, doit obéir et passer la frontière « la passe aux anges » pour l’au-delà ..
      Oui, la littérature d’OLIVIER BLEYS invite à PENSER ce que nous sommes…



17 octobre 2018 à 11 h 49 min

Un flop pour moi, j’ai aimé l’intrigue de la 1ère partie, mais cette suite ….



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *