Titre : Feel good
Auteur : Thomas Gunzig
Editeur : Au diable Vauvert
Nombre de pages : 400
Date de parution : 22 août 2019

 

Le roman feel food est-il plus facile à écrire pour un écrivain débutant? Mais qu’est-ce que le « feel good book »?

« C’est un « livre pour se sentir bien ». En gros, on doit présenter la vie sous un angle positif, faire des portraits de personnages qui traversent des épreuves compliquées mais qui s’en sortent grandis. Ce sont des histoires dans lesquelles l’amitié triomphe de l’adversité, dans lesquelles l’amour permet de surmonter tous les obstacles, dans lesquelles les gens changent mais pour devenir meilleurs que ce qu’ils étaient au début...»

Ainsi, au milieu du roman de Thomas Gunzig, la mis en abyme se met en place. Les deux sujets principaux du récit que sont la difficulté de vivre dignement quand on est une mère divorcée au chômage ou un cinquantenaire sans emploi fixe et le travail d’écriture se mêlent habilement.

Larguée par Nathan, alors qu’elle était enceinte, Alice élève son fils seule. Les fins de mois difficiles, elle connaît depuis son enfance. Elle avait douze ans à la mort de son père. Avec sa mère au chômage, le budget était toujours très juste. A quarante-cinq ans, alors qu’elle travaillait depuis vingt ans dans un magasin de chaussures, elle se retrouve au chômage. Alice est prête à tout pour que son fils ne manque de rien. Vols, prostitution, rapt d’enfants, tout cela est traité avec humour mais n’en dénonce pas moins l’humiliation subie par ces mères isolées dans la détresse économique.

Tom Peterman était un adolescent laid, pâle et couvert d’acné. Aux récréations, il s’isole et trouve refuge dans la lecture. Plus tard il sera écrivain. Adulte, il publie plusieurs romans dans une petite maison d’édition, rêvant d’être reconnu par le grand public et lauréat d’un prestigieux prix littéraire. Ses récits abracadabrants ne font pas recette contrairement aux histoires romanesques de la primo romancière Anne-Pascale Berthelot.

Alice et Tom étaient fait pour se rencontrer, réunir leur pauvreté bien difficile à vivre dans ce monde de riches.

Thomas Gunzig décrit avec ironie la difficulté de vivre dignement avec un petit salaire ou au chômage, surtout dans un monde où les riches s’exposent égoïstement.

«  Une publicité pour un téléphone vendu au prix du salaire mensuel d’un ouvrier. »

Si parfois, il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi, souvent c’est un peu plus compliqué. Surtout quand on approche la cinquantaine et que l’on doit s’occuper de jeunes enfants.

J’ai particulièrement aimé la vision de l’écrivain sur le monde de l’édition. Au fil de cette histoire, tout y est passé en revue. La difficulté de trouver le bon sujet, d’écrire, d’intéresser un éditeur. Mais aussi, l’attente d’un écho dans les revues littéraires, d’un hypothétique prix. On flâne dans les coulisses d’une maison d’édition, d’une émission. On retrouve l’impact de Babelio, des blogueurs, booktubers, bookstagrameurs…

Tout cela avec beaucoup de réalisme et d’humour. Alors, oui, on peut dire que Feel good est un roman feel good. Mais plutôt un bon roman feel good qui fait aussi réfléchir sur notre société.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

29 novembre 2019 à 17 h 16 min

Malgré ce que tu en dis, je ne suis pas intéressée. Pourrais-tu me le recommander pour ma petite-fille de 14 ans ?



annie-france belaval
30 novembre 2019 à 12 h 19 min

Pas vraiment convaincue, ce sujet est abordé par des écrivains plus connus…ce serait juste pour avoir une idée de ce qu’est un bon feel good.
Je viens de terminer Les guerres intérieures où les tourments par rapport au cinéma sont un peu semblables mais ce n’est pas le plus important de ce beau roman. Les tourments de l’écrivain sans succès se retrouvent dans l’amusant Chien de Madame Halberstadt…Les écrivains « en panne » se retrouvent dans Une partie de Badminton et dans Par les routes etc.



annie-france belaval
30 novembre 2019 à 12 h 22 min

Désolée, je n’avais pas fait attention au titre! Du coup, j’envisage plus sérieusement de m’y mettre…



30 novembre 2019 à 16 h 16 min

Jolie chronique mais décidément rien que le titre….. pour l’instant ne me tente pas 🙂



3 décembre 2019 à 16 h 54 min

Un bon roman qui fait réfléchir, avant d’être feel-good (parce que ce n’est pas drôle, ce qui arrive aux personnages).



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