Titre : Crazy brave
Auteur :Joy Harjo
Littérature amérindienne
Titre original : Crazy brave
Traducteur : Nelcya delanoë et Joëlle Rostkowski
Éditeur : Globe

Nombre de pages : 176
Date de parution : 22 janvier 2020

Joy Harjo, poétesse et musicienne, est la fille d’une métisse cherokee et européenne et d’un père issu d’une famille de chefs creeks. La famille s’est enrichie grâce au gisement de pétrole trouvé sur leurs terres indiennes.
Fruit de tribus ennemies, Joy hérite des talents d’artistes de ses parents et d’une longue histoire culturelle dont il est difficile de s’affranchir.

Après le divorce de ses parents, Joy n’entendra plus sa mère chanter. En épousant un gentil Blanc qui cachait bien son jeu, la famille sera confrontée à la violence d’un être finalement malsain.

 » Vers l’âge de treize ans,j’en ai eu assez de tous ceux qui se servaient de la Bible pour prouver la supériorité des Blancs et imposer la domination des femmes par les hommes, et je ne supportais plus l’interdiction de danser ni les mises en garde contre les prophéties et les visions. »

En 1967, Joy est admise à l’Institute of America Indian Arts de Santa Fe. Dans ce lycée réservé aux Indiens, elle peut s’émanciper loin de son beau-père et découvrir plusieurs enseignements artistiques. Elle abandonne temporairement la musique pour l’art théâtral.

 » Au fil de nos travaux artistiques, de nos évènements culturels, de nos luttes avec l’héritage familial et tribal, il devenait clair que nous étions à l’aube d’une renaissance culturelle autochtone, au bord d’une explosion d’idées qui façonneraient l’art indien contemporain pour des années. »

Ces adolescents brisés ne sortent pas facilement des violences subies dans l’enfance. Et ils replongent souvent dans les mêmes schémas de vie. Enceinte, Joy est contrainte d’épouser une vie misérable dont elle ne sortira que pour tomber sous la coupe d’un poète alcoolique et violent. L’art et l’esprit de la poésie sont ses seules échappatoires à l’avenir programmé de la femme amérindienne.

Découpé en quatre chapitres intitulés comme les points cardinaux, Joy Harjo cherche sa voie. Battante, toujours guidée par sa conscience, ses visions qui l’alertent du danger, elle tombe mais se relève sans jamais en vouloir à ceux qui l’ont éprouvée.

 » Ces pères, ces amoureux, ces maris, nous les aimions tous et ils étaient dignes d’amour. Nous avions été brisés en tant que peuples. Nous n’en étions encore qu’au lendemain sanglant de la conquête violente de nos terres. En quelques générations, nous qui peuplions quasiment tout le continent ne représentions plus qu’un demi pour cent de sa population. Nous étions tous hantés. »

Un récit tourmenté qui montre une fois de plus les dommages causés par la spoliation des terres indiennes. Crazy brave ( le nom creek de Joy Harjo) donne une voix à un peuple et surtout aux femmes amérindiennes. Grâce à cette biographie, j’ai aussi découvert une musicienne au répertoire très intéressant.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

3 mars 2020 à 11 h 12 min

mon avis reste à faire…. lu sans déplaisir, mais sans pour autant parvenir à y entrer; je suis sans doute trop cartésienne pour y être sensible .



    3 mars 2020 à 13 h 57 min

    Je comprends car la narration n’est pas très fluide. Tout comme Ici n’est plus ici, on tourne autour du sujet. Il faut dire que les sentiments des amérindiens ne sont simples, ni aisés à partager.



3 mars 2020 à 19 h 58 min

J’ai hâte de le commencer ! 😀





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