Titre : Ce qui n’a pas de nom
Auteur : Piedad Bonnett
Littérature colombienne
Titre original : Lo que no tiene nombre
Traducteur : Amandine Py
Editeur : Métailié
Nombre de pages : 144
date de parution : 7 septembre 2017

 

Le 14 mai 2011, Daniel, le fils de Piedad Bonnett et Rafael, se suicide en se jetant du toit de son immeuble à New-York. A vingt-huit ans, il avait repris des études à l’Université de Columbia.

Parce que la douleur s’apaise lorsqu’elle est partagée, Piedad Bonnett, professeur de littérature à Bogota et poétesse reconnue, veut avec ce récit « remuer les eaux troubles de ce puits, non pour y trouver la vérité, qui n’existe pas, mais dans l’espoir que les différents visages de Daniel apparaissent dans les reflets vacillants de sa sombre surface. »

Un tel récit est toujours douloureux, émouvant. Celui-ci m’a particulièrement touchée parce qu’il ne sombre pas dans le pathos et surtout parce qu’il aborde de manière très concrète la souffrance de la schizophrénie, une maladie mentale qui isole encore aujourd’hui trop de jeunes.

Daniel luttait depuis huit ans contre cette terrifiante maladie mentale. Détectée à la suite d’une première crise dépressive survenue après la prise d’un médicament contre l’acné, Daniel plongeait dans des phases paranoïaques à chaque changement ou rupture de traitement. Piedad explique particulièrement bien les délires et sentiments de son fils, les problèmes de suivi thérapeutique , les effets néfastes du traitement, la volonté de paraître normal malgré les voix dans sa tête, les facteurs aggravants.

Artiste doué, peintre, le jeune homme doute de son talent, craint la vacuité de telles études, l’impossibilité de vivre de ce métier.

 » Pouvons-nous, nous les mères, devenues si  accessoires quand nos enfants grandissent, les obliger à suivre les chemins que nous avions rêvés pour eux? »

Malgré plusieurs crises difficiles et une première tentative de suicide, pouvait-elle lui interdire d’aller à new-York suivre des études en architecture. Le stress est le premier déclencheur des formes de schizophrénie. Daniel peine à suivre certains cours, à trouver un stage, angoisse pour son mémoire de fin d’études.

 » Sans traitement, je ne suis plus moi. Sous traitement, je cesse d’être moi. »

En femme de lettres, Piedad s’est intéressée à de nombreux livres sur la maladie mentale, sur le suicide. Avec de nombreuses références littéraires, elle compose ici un récit à la fois intime et pertinent.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

16 juillet 2020 à 23 h 26 min

Vraiment, cela ne doit pas être facile de lire un tel livre.



20 juillet 2020 à 12 h 24 min

moyennement tentée par ce thème si délicat. La couverture est très proche de celle d’un Mendoza : http://doucettement.over-blog.com/article-la-ville-des-prodiges-d-eduardo-mendoza-112294516.html



20 juillet 2020 à 13 h 46 min

Un sujet trop difficile pour moi. Mais c’est bien que des auteurs s’y intéressent.



3 août 2020 à 20 h 20 min

Je suis perplexe! les maladies mentales m’intéressent beaucoup, en particulier la bipolarité et la schizophrénie; concernée aussi par le suicide…mais cela me fait un peu peur (et peur aussi d’être déçue) la nationalité de l’autrice a-t-elle une importance?



    4 août 2020 à 8 h 45 min

    Non la nationalité n’a aucune importance. L’auteure est une poétesse reconnue mais elle témoigne ici en tant que mère. Un témoignage éclairant, je ne pense pas que tu seras déçue.



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