Titre : On fait parfois des vagues
Auteur : Arnaud Dudek
Éditeur : Anne Carrière
Nombre de pages : 192
Date de parution : 21 août 2020

 

En 1988, un photographe, père depuis moins d’un an, est ému en lisant le témoignage d’un homme stérile dans un magazine. Le même été, Nathalie et son mari apprennent par courrier que leur dossier pour une insémination avec don de sperme a été retenu. C’est entre ces deux évènements que commence la vie de Nicolas.

Le jeune garçon grandit paisiblement à la campagne. Plutôt casanier, il passe son temps à écrire, se rêve écrivain de romans policiers. A dix ans, ses parents lui annoncent que son père n’est pas son géniteur. Nicolas comprend mieux le manque de présence affective de l’homme qui l’élève.

«  Il est toujours près de moi. Sans être vraiment là. »

Dans la tête de Nicolas, les doutes et les questions s’installent. Adolescent, il tombe amoureux de Mélanie, une fille sportive, mais fragilisée par le divorce de ses parents. Elle restera à jamais sa confidente et sa meilleure amie.

 » Tout de même, me dis-je après ma première rupture, la vie ne va pas bien droit, on aime des filles qui ne nous aiment plus, on ne se comprend pas et on comprend encore moins les autres, un jour on nous dit même : ton père n’est pas ton père, ouais, la vie est foutrement tordue, mais elle ne peut pas s’échapper quand je l’emprisonne entre mes lignes; alors là, j’en fais ce que je veux. »

La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Parfois il faut affronter les vagues. Des vagues scélérates qui vous ébranlent ou des vaguelettes qui vous poussent irrémédiablement vers le rivage, votre destin. Nicolas cherchera toujours son point d’ancrage, son père. Des pères, il en imagine, des bien bizarres pour être moins déçu par la réalité. Jusqu’à trouver, grâce à un site canadien spécialisé dans la recherche ADN, celui qui,  génétiquement lui a donné la vie. Curieusement, les souvenirs de son enfance, les moments avec celui qui l’a élevé s’immiscent dans son parcours.

Avec cette histoire simple, Arnaud Dudek aborde des questions essentielles sans chercher à donner les réponses car elles sont en chacun de nous, personnelles. Avec beaucoup de sensibilité, il évoque les doutes d’une mère, les mutismes d’un père atteint dans sa fierté, la quête des origines d’un enfant, d’un adolescent.
Le talent de l’auteur est d’étoffer son récit des petits riens qui composent notre vie, qui nous aident à avancer. Le héros de cette histoire, ballotté par les vagues, pourrait se noyer dans un océan de chagrin, de noirceur mais il s’accroche à ses rêves.

Une fois de plus, Arnaud Dudek propose un roman lumineux sur la paternité, la transmission et la famille et nous invite à voir la tendresse tapie si près de nous, celle qui aide à nous construire jour après jour, à supporter les vagues, même celles qui peuvent nous renverser.

 

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

24 août 2020 à 10 h 29 min

J’en entends beaucoup de bien de cet auteur et de ce roman. C’est une bonne occasion pour que je le découvre.



24 août 2020 à 10 h 56 min

je l’ai noté dans mes premiers repérages de rentrée!



24 août 2020 à 11 h 22 min

Je vais découvrir cet auteur. Je suis ravie de lire cette belle chronique.





27 août 2020 à 9 h 06 min

Je lis seulement ton billet car j’avais attendu d’avoir rédigé le mien pour le faire et je partage tout à fait ton ressenti.





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