Titre : Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce

Auteur : Edouard Baer

Editeur : Seuil

Nombre de pages : 160 

Date de parution : 4 février 2021

 

Si comme moi  vous avez souri en entendant le monologue d’Otis, le scribe égyptien  joué par Edouard Baer dans Astérix et Obélix, mission Cléopâtre, le film réalisé par Alain Chabat en 2001 et que vous êtes en manque de spectacle sur scène, vous aurez envie de lire Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce.

« Mais, vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… »

Edouard Baer est un acteur, une voix, un ton, une attitude. Difficile de faire passer tout cela dans un texte. J’y suis parvenue à quelques rares occasions mais rien ne peut remplacer un spectacle sur scène.

Curieusement, cette phrase d’Otis résume assez bien cette introspection de l’auteur sur une scène de théâtre. Edouard quitte la scène où il devait jouer Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce, s’enfuit pour rejoindre la scène d’un théâtre voisin où va se jouer Le dernier Bar avant la fin du monde. Là, il dialogue avec le régisseur, s’immisce dans le décor.

« C’est quoi le vrai courage? S’enfuir ou rester? »

Souvenirs de Jean Rochefort, de son personnage dans Courage fuyons.

L’acteur se met à la place d’autres comédiens ou auteurs, des hommes qui ont guidé son destin. Souvent il déclame des extraits de leurs oeuvres. Boris Vian, Charles Bukowski, Thomas Bernhard, Malraux, Romain Gary.

Se mettre à la place d’un autre pour mieux regarder sa vie dans la vitre du train qui passe.

« Et je trouvais que les mots, quand ils n’étaient pas menteurs ou manipulateurs, ils nous tenaient à bout de bras, ils nous faisaient la vie en beau. »

Bercé par les histoires de son père qui faute d’avoir osé être écrivain était un grand lecteur, Edouard  Baer aime les mots. Mais il préfère les écrire oralement. Couché ce spectacle créé au Théâtre Antoine en avril 2019 sur papier est un pari osé. Le recueil est joliment illustré par Stéphane Manel. Mais il me manque le vivant. Vivement la réouverture des salles de spectacle!

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

26 mars 2021 à 13 h 19 min

Je ne me souviens pas du « Dialogue d’Otis ». Par contre, toutes ses chroniques radio, son rôle dans « Mademoiselle de Jonquières », dans « le Bison » et tant d’autres films, ça oui !!



26 mars 2021 à 21 h 38 min

à petites doses il me faut sourire, j’ai un peu peur d’un too much, mais pourquoi pas!



30 mars 2021 à 15 h 37 min

Je le préfère à l’oral, également.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *