Titre : Laitier de nuit
Auteur : Andreï Kourkov
Littérature ukrainienne
Titre original : Nočnoj moločnik
Traducteur : Paul Lequesne
Editeur : Points
Nombre de pages : 508
Date de parution : Liana Levi en 2010, Points 2011

 

Trois personnages, trois mystères

Irina est la mère célibataire d’une petite fille de trois mois. Pour vivre avec sa mère, elle vend son lait dans un établissement de Kiev, situé en face du Parlement.  A quoi sert tout ce lait collecté? Parfois, elle aperçoit des baignoires emplies de ce breuvage.

Du lait maternel, nous en avons dans le pays, plus qu’il n’y a de pétrole en Russie!

Dima est maître-chien à l’aéroport de Kiev. Un jour, son fidèle compagnon flaire une valise suspecte. Ses collègues la détournent et la cache dans le garage de Dima. Que contiennent les ampoules dissimulées dans cette valise?

Semion dirige une société de sécurité  et travaille pour Gennadi Illitch, un député opportuniste et ambitieux. Somnambule, il demande à son ami Volodka de le suivre la nuit. Que fait-il la nuit avec cette femme inconnue et cette société secrète d’opposition, L’ambassade de la lune?

 

Des vies de couple tourmentées qui se croisent

A Kiev, Irina rencontre Yegor, membre de l’équipe de sécurité du Parlement. Amoureux, il veut libérer Irina du lactarium qui l’exploite en achetant son lait maternel. Mais on ne sort pas si facilement d’une entreprise qui fait commerce avec les politiques.
Dima vit avec Valia. En attendant d’être enceinte, elle porte tout son amour à un gros chat gris. Un chat que Dima pense avoir tué en lui administrant une ampoule mystérieuse de la valise. Mais curieusement, le chat semble présenter d’étranges pouvoirs.
Veronika, la femme de Semion, s’inquiète des absences nocturnes de son mari et se lie d’amitié avec la veuve du pharmacien. C’est ce pharmacien qui a mis au point les ampoules, un sérum « Antifrousse », destiné à ceux qui devront libérer Kiev de la racaille.

Une fable burlesque sur fond politique

Avec un ton léger et burlesque, ces trois histoires qui se croisent au coeur de l’hiver kievien, est une vision caustique du régime politique ukrainien. Nous sommes après la révolution orange, entre 2007 et 2010 ( date de parution du roman en France). Devant le Parlement, des communistes agitent leurs banderoles anti-Otan. L’ambassade de la lune, mouvement d’opposition dirigé par un psychiatre, souhaite soigner le pays et mettre fin aux privilèges des députés. Dans ce pays corrompu, tentent de vivre des personnages ordinaires qui louvoient au milieu des arrangements des politiques.

L’Ukraine est une  fille-mère, répéta le visiteur, attentif à ses propres mots. Tous veulent coucher avec elle, mais se marier, jamais!

J’ai beaucoup aimé le suspense de ce récit loufoque, sous vodka et cognac, qui mêlent les destins de personnages étonnants et attachants. J’aimerais beaucoup lire les derniers romans d’Andreï Kourkov pour suivre sa vision de l’avenir de l’Ukraine.

Lu dans le cadre du Mois de l’Europe de l’est.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

28 mars 2022 à 14 h 55 min

j’ai tellement aimé « Le Pingouin » que j’ai décidé de lire tous ses livres, celui-ci est prévu pour le challenge de l’an prochain j’ai hâte de retrouver sa plume et sa « loufoquerie »



belavalflorin
28 mars 2022 à 21 h 18 min

J’ai lu presque tous les livres de Kourkov et j’aime son ironie.



Patrice
29 mars 2022 à 11 h 06 min

Merci pour cette nouvelle chronique – je vois que la tonalité de Kourkov a séduit nombre de blogueurs/blogueuses cette année et il faut s’en réjouir !



29 mars 2022 à 11 h 51 min

La vodka, je comprends mais le cognac ? C’est un peu loin de chez eux, non ? Une façon de faire partie de l’Europe ?



29 mars 2022 à 20 h 15 min

Normalement ça commence avec la bière puis on passe à la vodka et enfin au cognac! On boit beaucoup dans les livres de Kourkov et on se prend de belles cuites avec gueule de bois…



Choup
30 mars 2022 à 14 h 43 min

J’ai beaucoup aimé Les abeilles grises lu sorti de ma pal juste après l’invasion du pays par la Russie. Je compte maintenant lire Le pinguoin.



21 avril 2022 à 8 h 55 min

Pourquoi pas ? Je n’ai pas encore lu cet auteur !



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