Titre : Taxi
Auteur : Khaled Al Kamhissi
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 189
Date de parution : 2009

Présentation de l’éditeur :

Portant chacune sur un aspect particulier de la vie sociale, économique ou politique en Egypte, ces cinquante-huit conversations avec des chauffeurs de taxi du Caire composent un tableau fascinant de ce pays à un moment clé (avril 2005-mars 2006) du règne du président Hosni Moubarak – qui sollicitait alors un cinquième mandat. Tout y est : les difficultés quotidiennes de la grande majorité de la population, la corruption qui sévit à tous les échelons de l’administration, l’omniprésence et la brutalité des services de sécurité, le blocage du système politique, les humiliations sans fin que la population subit en silence, les ravages du capitalisme sauvage… Consignés en dialecte égyptien avec un humour décapant et une remarquable lucidité sociopolitique, ces échanges librement reconstitués par l’auteur, sinon inventés par lui, relèvent à la fois de la création littéraire et de l’enquête de terrain et frappent par leur ton prémonitoire : l’Egypte qui s’y dévoile a depuis connu une révolution dont la nécessité et l’imminence transparaissent à chaque 

Mon avis:

Lors de son édition en France en 2009 chez Actes Sud, le livre de Khaled Al Khamissi a connu un vif succès.
Ces 58 conversations avec des chauffeurs de taxi du Caire éclairent sur les conditions de vie en Egypte en 2005-2006 et annoncent inconsciemment les révolutions arabes récentes.
Qu’ils soient jeunes ou vieux, musulmans ou chrétiens, petits ou forts, ces chauffeurs mettent en évidence les aberrations des systèmes administratifs, la corruption et la misère montante des plus pauvres. Mais l’auteur salue ainsi leur courage car ils n’hésitent pas à faire plusieurs métiers, à travailler jour et nuit pour offrir le nécessaire à leur fa-mille. Plus question de s’offrir un spectacle, une séance de cinéma, car même le lait, élément essentiel à la croissance est un produit de luxe.
Dans cette société familiale, la religion et l’éducation sont des priorités. Mais l’école publique est insuffisante et les familles doivent payer des cours particuliers supplémentaires.

La question de l’enseignement et des cours particuliers est la priorité absolue des Égyptiens.
Rien n’est aussi important, à part la course au pain quotidien.

Sous un style simple et un humour tendre ou caustique, l’auteur dénonce la politique de Moubarak, mais aussi l’attitude des américains.

– Nous sommes devenus un peuple de mendiants. D’ailleurs, tu connais la dernière?
– Non
– Celui qui n’est pas allé en prison sous N’asservit n’ira jamais en prison, celui qui ne s’est pas enrichi sous Sadate ne s’enrichira jamais, et celui qui n’a pas mendié sous le règne de Moubarak ne mendiera jamais.

L’auteur réussit ainsi à nous éclairer sur la vie quotidienne en Egypte, tout en nous contant des tranches de vie emplies de peur, d’espoir, d’émotion et surtout d’humour.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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