Titre : Les bons voisins
Auteur : Nina Allan
Littérature britannique
Titre original : The good neighbours
Traducteur : Bernard Sigaud
Editeur : Tristram
Nombre de pages : 309
Date de parution : 21 août 2025

Retour sur l’île de Bute

Cath, la narratrice, travaille chez un disquaire de Glasgow en attendant de pouvoir vivre de sa véritable passion : la photographie. Pourtant, pour nourrir son nouveau projet — photographier des lieux marqués par des morts violentes —, elle décide de retourner sur l’île de son enfance. Et ce retour n’a rien d’anodin : vingt ans plus tôt, un drame familial s’est déroulé, dans la maison de sa meilleure amie, Shirley.

À l’époque, on avait retrouvé Shirley assassinée, sa mère et son petit frère morts dans la maison familiale. Son père, John Craigie, s’était tué dans un accident de voiture la même nuit. La conclusion est évidente pour la police. Un père tue sa famille avant de se donner la mort. Mais rien, dans l’univers de Nina Allan, n’est jamais aussi simple.

Alors, Cath revient sur les lieux pour tenter de comprendre ce qui s’est vraiment passé. Elle se rend à la maison du drame, aujourd’hui occupée par Alice. Et elle tisse avec elle une relation ambiguë, presque inquiétante.

Un roman fracturé

Roman noir autour d’un familicide ancien, Les bons voisins est aussi un récit initiatique teinté de fantastique. Nina Allan affectionne les zones troubles, les glissements entre réel et imaginaire. Le trouble visuel dont souffre Cath accentue encore cette impression de flou. Les contours se brouillent. En Écosse, les « bons voisins » désignent le peuple invisible — esprits, fées, lutins —, ces présences auxquelles les adultes cessent d’être sensibles trop tôt.

Cath, elle, continue de parler à Shirley. Peut-être grâce à elle parviendra-t-elle à reconstituer les fils du drame. Mais dans l’univers de Nina Allan, les personnages ne sont jamais tout à fait innocents ni tout à fait coupables. Chacun porte ses fractures, ses zones d’ombre, ses circonstances atténuantes.
Cath elle-même s’interroge : si elle n’avait pas laissé la jalousie s’interposer entre elles, Shirley serait-elle encore en vie ?

Il y a dans le roman de Nina Allan quelque chose de brumeux, d’indécis, comme une photographie qui tarde à se révéler. Les bons voisins laisse en nous une impression étrange, persistante. C’est un roman insaisissable, mais profondément habité — à l’image de cette île de Bute, balayée par le vent et les fantômes du passé.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

31 octobre 2025 à 15 h 32 min

Que ça frôle le fantastique me fait penser que ce n’est dans doute pas un roman pour moi…



1 novembre 2025 à 8 h 33 min

Tu m’as convaincue ! Ces textes flottants et poétiques ont souvent un charme indéniable…



4 novembre 2025 à 10 h 16 min

Je l’ai dans ma liseuse, mais je n’en fais pas une priorité pour le moment. Merci pour ton avis.



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