Titre : La clé de l’abîme
Auteur: José Carlos Somoza
Editeur : ACTES SUD
Nombre de pages : 380
Résumé:
Puissant, immense, tout de verre et d’acier, le Grand Train de 7h45 vient de s’ébranler à destination de Hambourg, quand, à son bord, le modeste employé Daniel Kean distingue une flaque rouge sang aux pieds d’un passager. Pour déjouer l’attentat imminent, le jeune homme amorce le dialogue avec le kamikaze agonisant qui lui susurre quelques mots à l’oreille. Le voilà dépositaire malgré lui d’un effroyable secret : l’emplacement de la « Clé » qui pourrait détuire Dieu, détruire surtout la crainte qu’il inspire aux hommes.
Flatté, menacé ou manipulé par deux bandes rivales qui se disputent cette boîte de Pandore, Daniel s’immerge dans un univers peuplé d’ombres, traverse des ténèbres et affronte des mythes et des divinités archaïques. Tels Verne, Stevenson ou Lovecraft, José Carlos Somoza conduit ce thriller futuriste vers des terres inexplorées, des continents entourés de marais, des océans contenus dans des cercueils de verre, orchestrant l’éternelle bataille, ici magistralement renouvelée, entre les méandres de la foi, on revient riche d’une seule certitude : ce « pour ou contre » Dieu qui a forgé notre conscience d’être au monde, cette croyance ou ce déni qui règlent nos vies, il faudra admettre qu’ils ne reposent sur la seule puissance fabulatrice des hommes. Un postulat bâti sur une légende !
Mon avis :
J’ai beaucoup apprécié l’idée générale de ce livre. C’est une quête humaine de la « clé de l’abîme », objet qui peut permettre de détruire Dieu et de s’affranchir ainsi de la peur.
Le scénario est parfaitement conçu puisque l’histoire se déroule dans le futur après qu’un météorite ait percuté la planète (chute de la couleur). Des hommes se sont réfugiés dans une arche pour n’en ressortir que des années plus tard, après les radiations.
Mais cet univers est peuplé d’hommes biologiques et de conception.
Quelle seront leurs croyances et leurs illusions?
Le personnage de Daniel Keane est attachant car il conserve une humanité, il éprouve un amour profond pour sa famille. c’est ce sentiment qui le pousse en permanence dans l’aventure.
Par contre, n’étant pas une adepte de livre de science fiction et particulièrement de LOVECRAFT, j’ai eu beaucoup de difficulté à visualiser les personnages et les combats. j’ai trouvé cette lecture assez difficile car les esprits peuvent investir des corps et changer leur personnalité. Si bien que les alliés se retrouvent suspectés successivement et l’on ne sait toujours pas très bien reconnaître les personnages.
Toutefois, les idées sont très intéressantes. L’auteur suggère effectivement que, des siècles plus tard, un peuple peut croire ce qu’ a écrit un auteur et son texte peut devenir un livre saint, ses idées deviennent une croyance.
Il y a aussi une réelle réflexion sur la vérité, la croyance et l’avenir du monde.
» Les historiens affirment qu’en des temps très lointains, il y avait des poètes qui écrivaient des mensonges pour le plaisir des lecteurs… »
« Si tu as une illusion, tu dois essayer de la faire durer jusqu’à ta mort, car ce sera pour toi une forme de vérité. J’ai cette illusion, et je veux qu’elle dure jusqu’à ma mort. »