Titre : Un jardin sur le ventre
Auteur : Fabienne Berthaud
Editeur :JBZ et Cie
Nombre de pages: 286
Date de parution: 13 janvier 2011
Résumé:
C’est l’histoire d’un peu tout le monde. L’histoire d’une vie fauchée. D’un amour qui s’arrête. D’une mère qui part. D’un mari qui devient veuf. D’un veuf qui ne veut pas le rester. C’est l’histoire de gens qui ne se comprennent pas. D’une soeur qui regrette. D’un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C’est l’histoire banale de la vie et de la mort.
Mon avis:
Un jardin sur le ventre est un roman sur l’amour ou plutôt le manque d’amour. La narratrice est Gabrielle, la plus jeune fille de Suzanne. A la mort de Suzanne, Gabrielle nous donne son ressenti et nous confie le récit de la vie de sa mère.
Ainsi, grâce à des chapitres croisés, elle va rendre hommage à sa mère et surtout mettre en lumière cette vie effacée devant les autres.Avec beaucoup de tendresse et d’amour, Gabrielle redonne une existence à sa mère.
Le titre est très bien choisi puisqu’il symbolise la mort mais aussi l’espoir, la vie de ce jardin créé par Suzanne.
L’auteur montre ici qu’une enfance sans amour crée un adulte résigné. Par peur de la violence de sa mère, Suzanne apprend à cacher ses émotions, à supporter, à ne pas faire de vagues. Par contre, elle comprend l’importance de l’amour grâce à sa grand-mère et sa tante. Cet amour, elle en mesure l’importance et saura le
redonner à son frère et à ses filles.
Sûrement habituée à subir, elle va quitter l’autorité de sa mère pour se retrouver sous le joug d’un mari ambitieux, égoïste et infidèle. Suzanne subit, fait bonne figure pour sauver les apparences et préserver ses filles.
» Tu t’es construit une forteresse. tu as muré tes sentiments en essayant de rester digne, de faire bonne figure devant tes filles. »
Le livre nous donne une vision négative ou réaliste du mariage et de l’amour. Bertrande vit une successions d’aventures sans lendemain. Suzanne croit naïvement au grand amour mais la déception est lourde lorsque son mari est parvenu à ses fins.
» Tant qu’il ne te possédait pas encore complètement, il te gâtait. »
Le style est parfois bref avec des phrases courtes successives pour montrer la rage et la peine de Gabrielle au moment de la disparition de sa mère. Tantôt, il est affectif avec de belles descriptions et métaphores (rencontre de Franck et Suzanne et leur première nuit).
Fabienne Berthaud nous confie effectivement une histoire ordinaire mais l’émotion est très présente grâce aux sentiments de la narratrice. Elle a pour sa mère tout l’amour et le respect que personne n’a eu pour Suzanne.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Suzanne, enfant et femme solitaire et abandonnée qui garde pourtant une grandeur d’âme et dévotion, respect et amour pour ceux qui la malmènent. Face à elle, les personnages du mari et de la mère Bertrande apparaissent veules et pitoyables.
Le prologue nous annonce une histoire banale. Certes, ce n’est que le récit d’une vie, avec des gens normaux et simples mais la narratrice sait faire de sa mère un personnage admirable.