Titre : Un bonheur inattedu
Auteur : Marella Caracciolo Chia
Editeur : Editions des syrtes
Nombre de pages : 165
Date de parution : mai 2012
Présentation de l’éditeur :
Eté 1916: la comtesse Vittoria Colonna et le peintre futuriste Umberto Boccioni se rencontrent sur une île du lac Majeur, un paradis perdu. Moment magique autant qu’inattendu qui donne naissance à un amour fulgurant : un mois plus tard, Boccioni meurt dans un accident de cheval. Dans son portefeuille il y avait la dernière des lettres reçues de Vittoria. C’est au coeur de cette parenthèse lumineuse que Marella Caracciolo Chia nous conduit, en nous plongeant dans une enquête à la fois romantique et inspirée, qu’elle reconstitue minutieusement, à partir de la correspondance des amants et des Mémoires de la comtesse. L’auteur pénètre pas à pas, parfois à tâtons, dans l’intimité de ses héros, pour appréhender par cercles concentriques les circonstances de la rencontre, jusqu’à saisir l’instant merveilleux. Mais cette biographie des égarements de l’âme est aussi un voyage culturel, littéraire et artistique à la recherche de la beauté, un miroir de l’Italie à la Belle Epoque, avec en toile de fond les avant-gardes bouillonnantes européennes, le reflet des bouleversements et des incertitudes d’un monde en transition vers la modernité. L’écriture de Marella Caracciolo Chia respire une atmosphère de douce mélancolie et de nostalgie, animée par le plaisir de contempler une photographie pâlie par le temps. Une écriture sensible traversée par des intermittences d’ombre et de lumière.
Mon avis :
L’auteur souhaitait écrire sur Léone Caetani, Quinzième duc de Sermoneta. Puis, en trouvant la correspondance entre sa femme Vittoria Colonna et le peintre futuriste Umberto Boccioni, l’histoire s’est recentrée sur cette rencontre passionnante.
Bien au-delà de cette aventure, c’est le témoignage d’une société, la noblesse italienne, d’une époque, le début du XXe siècle tourmenté par la Première Guerre Mondiale.
Vittoria, fille du prince Colonna allie son rang à une famille de riches propriétaires terriens, les Caetani. Ce mariage est étonnant puisqu’il se vivra davantage par correspondance. La famille Colonna apprécie peu cette belle fille volage qui vit sa vie à la cour de Londres. Vittoria, elle, n’aime pas la pingrerie, la bâtisse sinistre de la famille de son mari. Après quinze ans de mariage, lorsque Leone s’engage dans l’armée, Vittoria s’installe en Suisse au cœur d’une maison fleurie près d’un lac, l’Isolino. Ses voisins lui présentent le peintre Boccioni, présent pour faire le portrait du musicien Busoni.
Les lettres quotidiennes qu’elle envoie à son mari très individualiste vont être remplacées par une correspondance plus attachante avec le peintre futuriste qui a passé quelques jours â l’Isolino auprès de Vittoria et son fils Oratora.
Apollinaire dira en 1916 qu’il faut « être indulgents envers ces jeunes qui balancent continuellement entre l’ordre et l’aventure. » Cette phrase caractérise bien cette société bourgeoise italienne qui tolère certaines choses avec tout de même un attachement fort aux valeurs et aux convenances.
Si ce roman est le reflet d’une certaine vie au début du XXe siècle, je n’ai pas été spécialement émue par cette amour clandestine et je n’ai trouvé au livre que peu d’intérêt en dehors des romanesques descriptions de lieux et de personnages.
J’ai lu ce livre dans le cadre du Club de lecture Chapitre et je remercie la librairie d’Orléans pour le prêt de ce roman.