Titre : Prince d’orchestre
Auteur : Metin Arditi
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 372
Date de parution : août 2012
Présentation de l’éditeur :
Alors que chaque concert lui vaut un triomphe et qu’il se trouve au sommet de sa gloire, le chef d’orchestre Alexis Kandilis commet une indélicatesse dont les conséquences pourraient être irrémédiables. Sa réputation est ébranlée. Aux déceptions et revers qui s’ensuivent il oppose la certitude de son destin d’exception. Mais les blessures les plus anciennes se rappellent à son souvenir. L’insidieux leitmotiv des Kindertotenlieder, Les chants des enfants morts, de Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu’il voudrait oublier. La chute est inexorable. Seules l’amitié ou la confiance de quelques proches semblent l’ouvrir à une autre approche de son talent, susciter en lui un homme nouveau, dont la personnalité glisserait de la toute-puissance à la compassion, de l’arrogance à l’empathie profonde. Se dessine peut-être une métamorphose… Roman haletant, parcours exalté, bouleversé par les véhémences de la musique, Prince d’orchestre est aussi une réflexion sur la part d’imprévisible que contient toute existence, sur la force du hasard et les abîmes de la fragilité humaine, sur les souffrances que convoque, apaise, et souvent transcende l’inépuisable fécondité de l’art.
Mon avis :
Trop facile de se laisser prendre par le succès, comme par une première fois où l’on gagne à la roulette. Alexis Kandilis est le chef d’orchestre le plus célèbre du moment et il attend la reconnaissance suprême, celle d’être choisi pour le B16, orchestrer 16 œuvres de Beethoven.
» Les chefs d’orchestre sont narcissiques, ce qui est normal. Susceptibles, ce qui est acceptable. Et bien sûr irritables, ce qui est logique. Mais la façon de laquelle maestro Kandilis traite les musiciens d’orchestre nous oblige à user d’autres mots. Le mépris et la dureté, par exemple. »
Alexis aurait du comprendre que son tel besoin d’être aimé passe avant tout par le respect et l’amour des autres.
L’auteur construit son récit en plusieurs parties. Tout d’abord, l’expression du succès fait exploser la vanité du chef d’orchestre adulé. Mais les blessures de jeunesse refoulées trop longtemps se faufilent rapidement et insidieusement. Puis, la chance tourne, le destin n’est pas toujours bénéfique. À trop vouloir, le maestro s’enferre de plus en plus dans la solitude, dans la folie. Il ne comprend plus les messages d’amour, peut-être faux de ses amis.
J’ai été complètement happée dans cette descente aux enfers, parfois apitoyée, parfois choquée par le comportement d’Alexis. Le style de l’auteur colle parfaitement à l’intensité des émotions du narrateur.
Je n’ai pas vraiment compris l’intérêt de l’histoire de Menahem et de son fils si ce n’est de prouver la force du destin et l’intérêt de la sagesse et de l’humilité. Mais cette intervention ne semble avoir aucun impact sur la vie d’Alexis.
Metin Arditi livre ici un récit à la fois fort et émouvant, celui d’une destinée implacable.
J’ai lu ce livre en tant que Lecteur VIP