Titre : La jouissance
Auteur : Florian Zeller
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 176
Date de parution : 30 août 2012
Présentation de l’éditeur :
L’histoire commence là où toutes les histoires devraient finir : dans un lit. Nicolas vit depuis deux ans avec Pauline, ce n’est donc pas la première fois qu’ils se retrouvent l’un en face de l’autre et qu’elle lui fait un sourire équivoque en lui prenant la main. Ce sont des gestes qu’ils connaissent par coeur, des gestes qui peuplent le territoire des choses familières et rassurantes. Ce jour-là, pourtant, quelque chose d’inédit se produit. Il est allongé sur le dos et Pauline, qui vient de retirer son soutien-gorge, ferme légèrement les yeux, comme elle a l’habitude de le faire quand le plaisir commence sa douce anesthésie du monde. Soudain, la couette se soulève, et une troisième tête apparaît.
Mon avis :
Voici le troisième roman de Florian Zeller que je lis. Celui-ci est moins romanesque que Julien Parme, moins complexe que La fascination du pire mais toujours aussi agréable à lire.
L’auteur fait un habile parallèle entre le couple de Pauline et Nicolas et l’ Europe, notamment, la France et l’Allemagne.
Au début du récit, Nicolas vit depuis deux ans avec Pauline. Ils forment un couple heureux et moderne.
» Comment naît l’amour ? Il était expliqué que les individus sont génétiquement programmés pour aimer leur partenaire pendant trois ans. »
Pauline a une bonne situation et semble plus mature que Nicolas, scénariste en herbe qui aime profiter de la vie et de sa liberté. Si l’on classe les individus en trois catégories ( les nostalgiques, les jouisseurs et les angoissés), Pauline est passée du groupe des nostalgiques à celui des angoissés. Alors que Nicolas est de toute évidence un jouisseur.
Inévitablement, homme et jouisseur, l’infidélité rôde. Et il faut savoir distinguer, comme Sartre, les amours nécessaires et les amours contingentes.
J’ai beaucoup aimé cette vision, pessimiste mais simple et clinique du couple.
» Pauline, on ne peut pas exiger d’un homme qu’il dise la vérité. Ce serait utopique. »
» Elle essaie de se persuader que la sagesse, c’est aussi d’accepter de ne pas voir les choses. »
Lorsque l’enfant paraît, les données changent.
» Elle ne comprend pas sa peur d’être privé du monde, et il n’entend pas sa crainte d’être abandonnée. »
J’ai apprécié la légèreté du récit tant dans l’histoire de couple que dans l’alternance avec la vision de la construction européenne.
L’auteur nous régale de petites anecdotes(comme celle sur l’hymne européen, l’invention de l’esperanto), de références à Sartre, Cioran, Ionesco, Kundera ou Beethoven.
C’est donc un roman bien construit, moderne et attachant même si le questionnement ne va pas au-delà de la lecture.
Tous mes remerciements à Gallimard pour cette lecture d’un auteur que je continuerai à lire.