Titre : Lady Scarface
Auteur : Diane Ducret
Éditeur : Perrin
Nombre de pages : 330
Date de parution : 18 avril 2016
» Derrière chaque grand homme, se cache une femme« . C’est peut-être ce vieil adage qui a poussé Diane Ducret à écrire deux livres consacrés aux femmes de dictateurs qui furent des best-sellers mondiaux.
Et d’enchaîner cette fois avec Lady Scarface, le récit des » fiancées de la poudre« , ces femmes qui côtoyèrent les pires gangsters de Chicago aux débuts des années folles. Avec en principale vedette, Mae, la femme d’Al Capone. A vrai dire, cette irlandaise est sûrement la plus douce et la plus discrète de toutes ces effrontées présentées dans ce livre. Et son histoire d’amour avec Al Capone est même assez touchante.
Mais l’objectif n’étant pas le romantisme, l’auteur dresse un panorama complet de cette époque avec ses plus grandes figures des gangs mafieux de Chicago, des Incorruptibles avec Elliott Ness et John Edgar Hoover et aussi des débuts d’Hollywood ( Marlon Brando, Gary Cooper) et de Las Vegas.
Nous sommes au début des années 30, de nombreuses femmes veulent se libérer du carcan de la ménagère.
» Au début des années 1930, la Grande Dépression pousse nombre de femmes sur le marché du travail. Alors que beaucoup découvrent la difficulté de tenir leur maison tout en conservant leur emploi, une minorité entrent en rébellion contre les obligations sociales qui incombent à leur faible sexe. Elles décident de mener une autre vie, faite de plaisirs et de dangers, de fêtes, d’alcool, d’amour libre et de bijoux. »
Les mauvais garçons sont séducteurs, grands princes. Ils sont les hommes idéaux leur offrant sorties, cadeaux luxueux et aventure. Elles ne font que tomber amoureuses. Est-ce un crime?
« Comment l’instinct de cœur peut-il être condamnable? » Avec de tels arguments, leur charme et leur effronterie, elles s’en sortent plutôt bien lorsqu’elles se font arrêter sauf quand Hoover, homme brisé par une femme, décide de partir en guerre contre ces « fiancées de la poudre »
En pleine prohibition, les irlandais et les italiens se partagent Chicago avec le gang nord dirigé par l’irlandais Dean O’Banion et le gang sud de Johnny Torrio repris par Al Capone.
Si l’on connaît assez bien le couple Bonnie and Clyde auquel l’auteur consacre un chapitre, les femmes et amantes de John Dillinger ( Billie Frechette, Polly Hamilton), de Lester Gillis alias Babby face Nelson ( Helen Gillis), de Dandy Jack ( Margaret Collins), de Bugsy ( Virginia Hill, Dorothy Di Frasso et Wendy Barrie) sont moins connues ( en tout cas pour moi) mais n’en sont pas moins des femmes de caractères. » L’on n’est pas femme de gangster sans avoir quelque caractère. »
Elles sont prêtes à tout pour défendre leurs hommes, elles sont pleinement engagées avec eux dans ce combat mortel.
Diane Ducret dresse un panorama complet de cette ambiance avec les attaques à main armées, les enlèvements, les rivalités entre gangs, la corruption du maire de Chicago, les privilèges des gangsters emprisonnés qui font de leur geôle des chambres de luxe, les débuts d’Alcatraz, les époques glorieuses puis les fins tragiques.
Le style fluide, les descriptions précises facilitées par un travail d’archives sûrement minutieux nous plongent dans les meilleures scènes des grands films sur cette période. Diane Ducret glisse quelques pointes d’humour notamment dans ses titres de chapitres ( « J’irais bien refaire un tour du côté de chez Al » ou « Les flamants roses se cachent pour mourir« ) tous illustrés d’une superbe citation.
Ce récit est une mine d’informations. J’en retiendrais quelques figures principales avec Billie Frechette, Margaret Collins alias « la fille au baiser mortel« , cette pauvre Dorothy di Frasso abandonnée par Gary Cooper et Bugsy. Mais je me serais bien contentée de la belle histoire de Mae et Al Capone. Celle-ci entame et termine le récit, elle reste le fil conducteur mais il m’aurait plu d’en savoir encore davantage sur ce couple.
Retrouvez l’avis de Fanny ( Dans le manoir aux livres) qui m’a accompagnée pour cette lecture.
Commentaires
Je lis peu de livres de ce genre préférant les fictions… Mais je devrais tenter d’en lire plus : celui-ci à l’air très intéressant !
Je connaissais peu Mae Capone. Une autre version de cette fascinante histoire de la prohibition
Un livre qui a l’air très intéressant ma foi !
Les femmes de l’ombre sont toujours très intéressantes
Ce livre est un bel et intéressant intermède entre deux romans. C’est bien écrit, bien documenté et bien mouvement. Cet ouvrage m’a donné envie de découvrir Femmes de dictateur.
Merci pour cette lecture!
J’aime varier les genres moi aussi. Et apprendre en lisant. Objectifs réussis avec ce livre.
Les femmes de dictateurs m’attendent sagement sur l’étagère
Il a eu beaucoup de succès ce livre, au moins le premier tome
On dirait bien que l’auteur arrive à faire revivre cette époque.
Sans problème
Je pense que ça doit être passionnant !
Une sacrée ambiance qui fait toujours un peu rêver. Je ne les excuse pas mais je parviens à les comprendre. Ce qui est plutôt un compliment pour ce livre.
J’aimerais beaucoup le lire 🙂
Un roman que j’ai beaucoup aimé ! 🙂