Titre : Beaux rivages
Auteur : Nina Bouraoui
Éditeur : JC Lattès
Nombre de pages : 250
Date de parution : 24 août 2016
Ce récit se situe entre les attentats terroristes de janvier et novembre 2015. Ces drames qui percutent des familles nous ont tous touchés, déstabilisés. La narratrice et Adrian, son compagnon depuis huit ans, même si elle, vit à Paris et lui à Zurich, ont participé à la marche de solidarité en janvier 2015.
Une semaine plus tard, Adrian la prévient qu’il ne viendra pas le vendredi suivant, qu’il a besoin de liberté.
« La tristesse quand elle survient trouble la raison. »
Les souffrances intimes, même si elles ne sont en rien comparables, ont leur place dans le malheur du monde. La narratrice se sent abandonnée, elle n’avait rien vu venir.
Nina Bouraoui déroule avec justesse ce qui se passe dans la tête et la vie de celui qui est trompé, abandonné.
L’incompréhension, la tristesse, l’isolement, l’attrait pour les chansons tristes, la recherche de témoignages de ceux qui ont vécu la même chose, le besoin d’en parler. Puis l’identification de celle qui lui a pris Adrian, les imaginer est une souffrance et un besoin.
Cette souffrance s’entretient en suivant le blog tenu par sa rivale. De nos jours, avec Internet, on n’a plus le loisir de méconnaître son adversaire.
Il faut s’en sortir avec une thérapie, rechercher les abandons de la jeunesse qui, sûrement la font réagir de la sorte aujourd’hui, tenir avec les médicaments.
» Je dévissais d’une pente dont j’avais jadis atteint le sommet, ne trouvant dans ma chute aucune encoche à laquelle me retenir. »
Adrian doit venir à Paris une dernière fois. L’espoir de le reconquérir malgré cette maigreur maladive existe.
Mais « on ne recolle pas de la porcelaine. »
Peut-elle encore croire à l’amour?
» L’amour est ce qu’il y a de plus incertain : sublime dans son envol, hideux quand il se brise sans prévenir. » Elle a quarante six ans et « le passé est un serpent qui mord. »
Il faut apprendre à connaître l’amour, savoir s’en protéger » pour ne pas avoir trop mal quand on tombe du manège enchanté. »
Mais Nina Bouraoui est une auteure lumineuse. Si elle nous interroge sur l’amour, elle croit aussi à l’intelligence qui aide à la reconstruction.
Ce roman écrit pour « tous les quittés du monde » m’a touchée comme tous les livres de l’auteur, qui de son écriture musicale fait si bien résonner les perceptions féminines.
Commentaires
Tu me donnes envie de découvrir cette auteure.
bien envie de retrouver l’écriture de cette auteure!
Rhooo tu m’as donné envie. J’aime aussi cette auteure !!
J’avais aimé « la voyeuse interdite ». Avec ta chronique me prend une grande envie de la retrouver
J’aime bcp cette auteure et son dernier roman est une merveille qui s’avale tout d’un coup !