Titre : Dans les angles morts
Auteur : Elizabeth Brundage
Littérature américaine
Titre original : All things cease to appear
Traducteur : Cécile Arnaud
Éditeur : Quai Voltaire
Nombre de pages : 528
Date de parution : 11 janvier 2018

Certains lieux sont maudits ou sont-ce les âmes des épouses trompées et frustrées qui y habitent qui attirent le malheur?
Cal et Ella Hale vivotaient dans leur ferme avec leur trois fils, Eddy, Wade et Cole. La vie n’était pas facile pour Ella et les trois garçons sous la violence et les interdits de Cal. Quand les fils retrouvent leurs parents allongés côte à côte dans leur lit, asphyxiés par les gaz d’échappement de la voiture, ils ne croient pas au suicide de leur mère. Sous la pression des huissiers, la ferme est mise en vente et les trois garçons sont accueillis à proximité chez leur oncle.
Catherine, étudiante en arts rencontre George qui effectue une thèse sur George Innes, peintre influencé par le philosophe et théologien suédois Swedenborg. Elle tombe amoureuse mais George reste fuyant.
«  Il rejetait la religion alors qu’elle était dévote. »
Lorsque Catherine tombe enceinte, il se résout toutefois à l’épouser. George obtient un poste à l’université de Chosen, il achète pour une bouchée de pain la ferme des Hale dont personne ne veut.
« La maison avait quelque chose d’étrange. »

Quelques temps plus tard, en rentrant du travail, George découvre sa femme assassinée, le crâne fendu par une hache. Leur fille, Franny, dormait dans la chambre à côté.

Maîtrise de la construction. Elizabeth Brundage va alors reprendre les quelques mois de vie commune du couple dans la ferme des Hale accordant la voix à tous les protagonistes. Chosen est une petite ville, tout se sait mais se tait. Nous suivons bien entendu le ressenti de Catherine, les faits et gestes de George mais aussi ceux des frères Hale, notamment Cole qui garde souvent la jeune Franny. Au risque de longueurs, l’auteur nous invite à connaître les Sokolov, un couple de bohèmes dont la femme, Justine, travaille avec George puis le couple du shérif Lawton et de sa femme agent immobilière et de la jeune Willis, adolescente un peu paumée amoureuse d’Eddy Hale mais incapable de résister au « genre d’amour pervers qu’elle croyait mériter. »
L’auteur entre peut-être un peu trop précisément dans la vie de chacun mais cela donne immanquablement de la substance à chaque personnage.
Que de personnages fracturés, prisonniers de leurs actes, de leur éducation, de leur ambition, de leurs souvenirs!

«  La beauté dépend de ce qu’on ne voit pas, le visible de l’invisible. »
Le chemin sera long pour que les âmes errantes puissent dormir en paix et que les enfants prennent en main leur destin. La vengeance est un plat qui se mange froid, très froid pour Elizabeth Brundage.

Roman bien construit, addictif, proche du roman noir psychologique. Pour l’élire au premier plan dans la catégorie Romans, il m’aurait fallu une composante supplémentaire, le contexte instructif qui le démarquerait d’une bonne histoire.

Lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des lectrices Elle 2018.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

15 mars 2018 à 14 h 11 min

Il a vraiment manqué peu de chose à cette lecture.



15 mars 2018 à 22 h 22 min

Il me tente terriblement celui-ci !



19 mars 2018 à 11 h 56 min

Un roman qui m’a énormément plu !!



27 mars 2018 à 7 h 16 min

je verrai si je le trouve en médiathèque, mais rien d’urgent



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