Titre : Les gens de Bilbao naissent où ils veulent
Auteur : Maria Larrea
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 224
Date de parution : 17 août 2022
Victoria et Julian
Victoria est née en janvier 1947 de Dolorès et Santiago, un homme violent. Après un garçon idiot, Dolores voulait un fils capable de la défendre. Aussi abandonne-t-elle Victoria au couvent de Santa Catalina. Elle viendra la rechercher dix ans plus tard pour qu’elle s’occupe de ses frères et soeurs et subisse à sa place les ardeurs sexuelles de Santiago.
Julian est né en juin 1943. Fils d’une prostituée, il est élevé à l’orphelinat. Il s’en échappera pour s’engager dans la marine.
Victoria et Julian se rencontrent au bal de la Saint-Sylvestre en 1965. Maria est la fille unique de ce couple cabossé. Elle est née à Bilbao en novembre 1979 mais elle a toujours vécu à Paris dans un petit appartement du théâtre de la Michodière où son père est gardien.
Une révélation par les tarots
Au collège puis au lycée, Maria souffre de ses origines. Elle a peu d’amies et s’isole en fumant cigarettes puis en se droguant. Tous les étés, la famille part à Bilbao où ils peuvent pendant un mois vivre comme des riches.
Maria rêve de devenir cinéaste. Un projet qui la pousse à travailler. Si elle obtient difficilement son bac, elle a la chance plus tard d’entrer à la Femis.
Elle se marie avec Robin, un musicien. Après trois avortements, elle aura deux enfants.
Tout semble bien se passer pour elle. Mais, au fond d’elle-même, quelque chose l’empêche d’avancer.
Un nouveau monde s’offre à moi mais je me sens toujours du mauvais côté de la barrière, fille du pays d’Isabel la Catholique et des salauds de conquistadors.
C’est une tarologue qui met en évidence la raison de son besoin de reconnaissance.
Ton père n’est probablement pas ton père.
C’est le début d’une errance, d’une quête des origines. Et la découverte d’un réseau clandestin d’adoption pendant le régime franquiste.
Trouver ses racines
Ce récit, c’est l’histoire de Maria Larrea. Elle exprime ce besoin viscéral de connaître ses origines. Tout comme Jeannette Winterson, autrice britannique et fille adoptée, elle sait que le tourment peut conduire à des solutions extrêmes. Il est nécessaire de s’ancrer pour pouvoir se libérer.
Si malheureusement cette histoire est un sujet largement traité lors des romans autobiographiques, Maria Larrea séduit dès les premières lignes par son ton. L’auteur allie un style maîtrisé avec des touches de modernité, des pointes d’humour ou tout au moins de légèreté malgré les vies sordides de ses personnages ( prostitution, alcool, violence, inceste).
Même si ce roman est autobiographique et que Maria Larrrea est avant tout réalisatrice et scénariste, elle possède un style personnel qui lui permettra de se démarquer en littérature. A suivre.
Commentaires
Peut-être sur un autre sujet, moins personnel pour l’auteure.
Oui si c’est possible car elle a un ton bien particulier