Titre : Un enfant sans histoire
Auteur : Minh Tran Huy
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 208
Date de parution : août 2022
L’autisme
Il existe différentes formes de troubles autistiques. Minh Tran Huy évoque ici le syndrome d’Asperger, autisme sans déficience intellectuelle et l’autisme de Kanner, forme sévère qui empêche les interactions sociales. Malheureusement 50% des enfants atteints de troubles autistiques ne parleront jamais. C’est le cas de son fils Paul. Mais avant de se rendre à cette douloureuse évidence, Minh Tran Huy et son mari ont tout tenter pour donner une vie sociale, une histoire à Paul.
L’auteure s’est longtemps posé la question de savoir comment écrire sur ce drame personnel. Elle a choisi de mettre en parallèle l’espérance avec le cas de Temple Grandin et la résignation avec l’histoire de son fils. Les deux histoires donnent à comprendre les émotions de ces enfants exceptionnels et les luttes de leurs parents et entourage.
Temple et Paul
Temple Grandin est née à Boston en 1947 dans un milieu très aisé. Atteinte du syndrome d’Asperger, sa mère s’est battue au quotidien pour stimuler son apprentissage. Temple est ainsi parvenue à faire des études. Aidée par un professeur qui prenait le temps de la comprendre, elle est devenue une spécialiste internationale dans le domaine de la compréhension animale. Sa célébrité sert la cause de l’autisme grâce à de nombreuses conférences qui expriment de l’intérieur ce que ressentent les autistes. Comprendre aide à vaincre la peur.
Minh Tran Huy, fille de réfugiés vietnamiens et son mari, juif qui a perdu une partie de sa famille dans les camps sont des personnes résilientes. Lorsqu’ils comprennent le retard de développement de Paul, ils ne ménagent pas leurs efforts pour l’aider à progresser. Et pourtant ils doivent faire face à la défaillance de la France en matière de compréhension et d’accueil des autistes. Malgré l’investissement financier et humain, ils parviennent à scolariser Paul dans des classes spécifiques, à engager une équipe de thérapeutes à domicile.
Il faut serrer les dents et ne pas accorder d’importance aux moqueries, aux réactions de recul ou de peur, aux visages offensés ou désolés.
A la joie des progrès succède rapidement la déception du recul.
Un roman douloureux
Comment raconter l’histoire d’un enfant qui n’en a pas. Le parallèle avec le parcours de Temple Grandin laisse une porte ouverte à l’espoir. Mais elle amplifie l’aigreur inévitable des parents qui n’ont pas la chance de donner une place à leur enfant dans la société.
C’est une lecture douloureuse. Si elle aide à comprendre toute l’attention et l’amour que méritent ces enfants, les difficultés face à une société qui ne les inclue pas, elle nous percute avec ce combat délétère et malheureusement vain des parents.
Commentaires
Il est assez rare d’écrire sur les autistes non Asperger et les parents s’énervent, submergés par les problèmes.
Ce livre est dans ma pal depuis sa sortie; j’ai hâte de trouver le temps de le lire.
J’ai eu beaucoup de compassion pour l’auteur
J’avais préssenti que ce livre serait dur, inévitablement, lié à un combat malheureusement presque vain, alors j’avais passé mon chemin malgré mon attachement à la plume de l’autrice… tu ne me détrompes pas et je ne regrette donc pas mon choix.
Quelle douleur pour ces parents
Oh oui…
Un roman pas très encourageant, on dirait.
Je crois que le parallèle avec Temple rend le sujet encore plus douloureux