Titre : La baleine tatouée
Auteur : Witi Ihimaera
Littérature néo-zélandaise
Titre original : The whale rider
Traduction : Mireille Vignol
Editeur : Au vent des îles
Nombre de pages : 168
Date de parution : mars 2022
La légende de Paikea
Une légende millénaire raconte qu’un homme chevauchant une baleine tatouée lança une sagaie sur la plage de Whangara. Kahutia Te Rangi, dit Paikea, devient ainsi le créateur d’un nouveau peuple.
Des années plus tard, Koro Apirana, descendant de l’ancêtre Paikea, est le chef de Whangara. Mariée à Nani Flowers de la tribu des Muriwai, il a deux fils, Porourangi et Rawiri, le narrateur de cette histoire.
Koro Apirana est le gardien des traditions. Enseigner les rites et la langue maoris à tous les jeunes hommes, est sa priorité.
Une culture misogyne
La plus grande préoccupation de Koro Apirana est de trouver son successeur pour les prochaines générations. Son fils aîné n’a qu’une fille, Kahu, quand sa femme décède.
Malgré les manigances de Nani Flowers et l’amour inconditionnel de Kahu pour son grand-père, Koro rejette sa petite fille. Et pourtant, n’est-elle pas l’avenir de leur peuple ?
A l’image de Nani Flowers, une grand-mère drôle et déterminée, les femmes ont pourtant un rôle important dans l’ombre des hommes, une place à prendre. Et l’adorable Nani entend bien faire entendre raison à son mari, à coup de menaces quotidiennes de divorce.
D’ailleurs, on retrouve dans la communauté des baleines, le rôle stratégique de des femelles dans la survie de la communauté.
Un conte fantastique
En s’appuyant sur les légendes maories, Witi Ihimaera propose ici un conte écologique et fantastique. L’histoire contemporaine de Kahu et sa famille oscille entre merveilleux et réalité. Ensorcelée par cette culture, je fais fi du surréalisme pour ne garder que le merveilleux d’une belle histoire.
Dans le monde de jadis, les dieux parlaient à nos ancêtres et l’homme parlait avec les dieux. Parfois, les dieux donnaient des pouvoirs extraordinaires à nos ancêtres. Paikea, par exemple, dit-il en montrant la sculpture faîtière, avait le pouvoir de parler aux tohorā et de les dompter. De cette manière, l’homme, les bêtes et les dieux vivaient en étroite communion.
Une belle histoire qui nous rappelle l’importance de la nature, de la culture et de la famille. En filigrane, l’auteur s’insurge contre la surexploitation de l’océan, le surtourisme, les essais nucléaires en Polynésie.
Un épisode d’Échappées belles en Nouvelle Zélande mettait en évidence l’ardeur des Maoris à transmettre et sauvegarder leur culture. C’est un grand défi pour ces peuples de maintenir leur place dans un monde en constante évolution. Et Witi Ihimaera propose ici une lecture facile d’accès qui nous laisse découvrir agréablement une culture, un peuple, une région peu représentés en littérature.
Quarante ans après la parution originale de ce roman, Witi Ihimaera propose une suite à ce conte fantastique. Le pacte des baleines paraîtra en France le 22 août 2025.

Commentaires
J’ai beaucoup apprécié cette lecture moi aussi, et découvert avec plaisir le travail de cette maison d’édition, dont j’ai lu par la suite Les enfants de Ngarua, qui se passe aussi dans la communauté maorie.
Je vois que tu lis Solénoïde…. de mon côté je l’ai terminé (une lecture pas facile)…
Je vais lire la suite de La baleine tatouée. Effectivement c’est une maison d’édition qui propose de bons voyages.
Oui Solénoïde n’est pas une lecture facile. Mais je comprends la quête de l’auteur et cela donne envie de continuer
Ma libraire me l’avait proposé, mais je n’avais pas suivi son conseil. Je le note pour mon prochain passage en librairie.
C’est une belle histoire, un conte écologique