Titre : Rando solo, le guide féministe
Auteur : Marie Albert
Illustrateur : Mylène Dagnet
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 144
Date de parution : 8 mai 2025
Pourquoi ce livre ?
La promotion de ce guide a attiré mon attention parce que je fais de la randonnée depuis deux ans et que ma fille voyage souvent en solo. Je voulais donc y trouver des conseils pour mes prochaines escapades et un moyen d’apaiser mes angoisses de maman.
Et cette lecture a comblé mes attentes. Bon, je conseillerais tout de même à ma fille de s’inscrire régulièrement à des stages d’auto-défense féministe.
Attentes comblées
Je suis désormais bien équipée en matériel de randonnée. Contrairement à l’auteur, je conseille les bonnes chaussures de randonnée en Gore-tex ( sauf pour les composants polluants que cette matière contient selon Marie Albert et je n’en doute pas). Par contre, je suis en phase avec elle sur l’avantage des bâtons. Parfois encombrants sur des chemins faciles, ils sont un soutien indispensable dans les descentes. Tant pour soulager les articulations que pour éviter les chutes.
Au passage dans ce guide, j’ai glané des idées de parcours, des conseils pour le bivouac et des références précieuses d’applications ou de comptes Instagram motivants.
Randonnée et féminisme
En parallèle de l’intérêt pour ce sport en pleine nature, Marie Albert, journaliste indépendante, illustre aussi son combat féministe. Depuis des années, l’espace public est monopolisé par les hommes.
C’est ainsi que les femmes ont appris à craindre l’extérieur. Et le mythe de la « femme d’intérieur », heureuse et épanouie, est né. Nous évitons certaines rues, nous ne sortons pas à la nuit tombée…Le cliché du violeur solitaire rôdant dans un parking mal éclairé est dans toutes les têtes. Contrairement à ce que colporte ce mythe, le foyer est le lieu le plus dangereux au monde pour les femmes. C’est ce que révèle l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime en 2018.
La randonnée est donc un moyen pour « les personnes minorisées ( femmes, personnes LGBTQIA+, grosses, racisées, âgées, handicapées, pauvres) » de se réapproprier l’espace public.
Un récit plutôt complet
Alliant humour, sens pratique et intimité, Marie Albert propose un récit intéressant agréable à lire. Elle y aborde des sujets essentiels comme la préparation avant une randonnée ( itinéraire, rythme, matériel) mais aussi des thèmes plus personnels. Comme la difficulté de tenir un régime vegan, la gestion des besoins intimes, notamment pendant les périodes de règles, la solitude et le lien avec les amis et la famille.
Elle dynamise son récit avec le témoignage d’autres randonneurs, des points pratiques, des souvenirs de bons et mauvais moments.
L’auteur mentionne le lien de précieuses applications comme fallingfruit.org qui recense les lieux où on peut ramasser des fruits, Couchsurfing pour trouver des hébergements gratuits ou Bankin pour suivre ses dépenses.
La randonnée c’est aussi une connexion avec la nature sauvage, les rencontres humaines, la solidarité. Une expérience ressourçante et inclusive.
Enjouée, l’auteure n’oublie pas de signaler les dangers potentiels. Chacun doit connaître ses limites, trouver sa zone de confort, assurer sa traçabilité ( applications Polarsteps ou Iphigénie). Et puis oser !
Si tu as peur, ça veut dire que tu essaies. ( Hyojeong Kim)
Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour l’attribution de ce livre lors de l’opération Masse critique non-fiction.



Commentaires
Dans les GR aussi, la place n’est occupée que par les hommes ?
Disons que beaucoup de choses sont plus faciles à vivre pour les hommes 😊