Titre : Un printemps en moins
Auteur : Arnaud Dudek
Editeur : Les Avrils
Nombre de pages : 128
Date de parution : 18 septembre 2024
Un sombre printemps
En ce 8 mai, malgré la mémoire de la guerre, il règne une légèreté printanière. Sauf pour Gabriel, un adolescent de quatorze ans, cloué sur son lit d’hôpital, le corps fracturé. Au chevet de son coma, se succèdent son père Martin et Romane, une professeur de français de son collège.
Avec ce roman chorale, nous allons entendre leur voix. Celle du père, un poète, qui essaie de se remettre de son divorce.
Je n’ai rien vu venir, au début du printemps. Je n’ai rien vu venir, j’étais trop occupé.
Celle de Romane, extravertie, curieuse et impulsive.
Une adulte aux émerveillements d’enfant, une enfant aux pensées d’adulte, une solitaire qui adore les bains de foule et les concerts, une bavarde qui ne finit passes phrases.
Elle fut la première à découvrir le corps blessé du jeune homme. Il n’était pas son élève mais elle aurait dû réagir aux remarques entendues dans les couloirs.
Et puis, il y a la pensée de Gabriel. Il réagit aux voix qu’il entend depuis son coma. Des mots simples, des images, la douceur d’une infirmière.
La culpabilité
Martin s’est toujours bien occupé de son fils mais il se reproche de ne pas avoir vu l’essentiel. Romane a honte de ne pas avoir défendu Gabriel quand on le bousculait.
Mais contrairement à l’intimidation physique, le cyber harcèlement n’a pas de bornes. Il peut atteindre à tout moment – lorsqu’une victime est seule dans sa chambre, au retour de l’école, pendant des vacances en famille, tout le temps, partout.
Et responsable, on l’est tous.
Ceux qui laissent passer des insultes sur les réseaux sociaux, l’État qui lance de grandes idées mais ne convainc jamais.
Un sujet douloureusement actuel
Le harcèlement scolaire est un mal sournois et douloureusement actuel depuis l’émergence des réseaux sociaux. Ce nouveau roman, court, épuré d’Arnaud Dudek va à l’essentiel. Et il n’y avait pas meilleur ambassadeur pour traiter ce sujet avec simplicité et bienveillance.
L’auteur intervient dans les établissements scolaires de toute la France pour sensibiliser enseignants et élèves. Car là aussi, il faut en parler pour libérer la parole, pour accroître la vigilance.