Titre : L’école de Topeka
Auteur : Ben Lerner
Littérature américaine 
Titre original : 
Traducteur : Jakuta Alikavazovic
Editeur : Christian Bourgois
Nombre de pages : 416
Date de parution : 1 septembre 2022

 

La famille Gordon

Nous sommes au Kansas dans les années 90. Jonathan et Jane Gordon sont psychothérapeutes à La Fondation, un institut et hôpital psychiatrique. Ils ont un fils, Adam, champion dans l’art du discours. Nous le suivrons d’ailleurs à plusieurs reprises lors de tournois universitaires.
Jane est la seconde femme de Jonathan. Elle a écrit un livre féministe qui lui vaut célébrité, injures de la gente masculine et brouille avec sa meilleure amie. Comme tous les membres de La Fondation, elle est en analyse avec un psychologue de l’institut. Sima, sa collègue et amie, l’aidera à affronter les violences de son enfance, avant de se brouiller avec elle.
Adam est instable, migraineux depuis la traumatisme crânien subi quand il avait huit ans. Mais comme tous les enfants des membres de La Fondation, dont Jason, le fils de Sima, il souffre surtout d’une vie trop facile d’enfant gâté.

Ces gosses- avec leurs réfrigérateurs pleins, leur air conditionné, leurs télévisions, libre de tout stigmate ou violence d’Etat.

Ce qui n’est pas le cas de Darren, un homme enfant, fils d’une infirmière veuve. Dès le départ, on sait qu’un drame se noue autour de lui. Mais si c’est un pan intéressant de l’histoire, Ben Lerner n’en fait pas un personnage principal.

L’éternelle adolescence de l’Amérique

Jonathan, Jane et Adam sont les trois narrateurs du livre. Leurs témoignages sont séparés par le récit des souvenirs troubles de Darren. Par leur langage, les adultes illustrent surtout la culture masculine sexiste en entreprise ou dans le couple. Mais Adam met en évidence la vacuité de l’éloquence, la fin de la suprématie de l’homme blanc avec cette jeunesse de la classe moyenne du Midwest fan de rap et de stupéfiants. Ils sombrent dans le vide au coeur du privilège.

L’étalement

A la manière de ces concours d’éloquence où l’étalement ( émettre le plus d’idées possibles en un minimum de temps) est une vertu, Ben Lerner s’étale ici dans l’accumulation de personnages, d’idées, de récits.
Le fil est finalement assez difficile à suivre entre l’histoire touchante de Darren et les errements de la famille Gordon dans un pays en pleine mutation.

Après Bien-être de Nathan Hill, cette dernière lecture pour le mois américain se révèle, elle aussi, assez ardue et troublante. Mais ce sont deux grands romans sur la société américaine.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

ceciloule
12 octobre 2024 à 7 h 50 min

Je me souviens effectivement d’une lecture un peu laborieuse mais aussi de passages magnifiques, notamment de la métaphore de la maison de poupée.



15 octobre 2024 à 12 h 51 min

Un autre grand roman sur la société américaine ? je suis preneuse.



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