Titre : Café Engel
Auteur : Anne Jacobs
Littérature allemande
Titre original : Cafe Engel : eine neue zeit
Traducteur : Corinna Gepner
Editeur : Harper Collins
Nombre de pages : 510
Date de parution Poche : 2 mai 2024
Première parution : octobre 2023
Un lieu de survie
Le café Engel est un personnage à part entière. A Wiesbaden, c’est un lieu familial et convivial dédié à la musique. Heinz Koch, un idéaliste qui ne vit que pour l’art, aime accueillir chanteurs et comédiens dans son café.
Les musiciens, surtout. Ils transforment la grisaille de la réalité en un monde enchanté, coloré et joyeux.
Il tient particulièrement à sa collection de photos dédicacées. Sa femme, Else, est beaucoup plus pragmatique. Avec la visite annoncée du Führer à l’opéra de Wiesbaden, elle préfère retirer quelques photos d’artistes juifs. Par contre, elle n’hésite pas à seconder son mari en cachant dans un débarras, Julia, la costumière juive de l’opéra.
En 1945, la guerre a éparpillé cette belle communauté. Heinz est prisonnier dans un camp en France, les deux fils sont au front. Else et sa fille Hilde tentent de faire survivre le café Engel, miraculeusement épargné des attaques aériennes anglaises et américaines. Ce sont deux femmes pleines de courage qui ont recours au marché noir pour servir aux rares clients de l’ersatz de café et des gateaux concoctés avec les moyens du bord.
Ce premier tome du Café Engel se déroule essentiellement en 1945 avec l’installation des américains à Wiesbaden.
L’Allemagne est détruite. L’art, la littérature, la musique, le théâtre – de tout cela il ne reste rien. La seule musique qu’on entend désormais au Café Engel, c’est ce maudit jazz américain qu’on y joue le dimanche.
Un roman choral
La difficulté de départ mais l’intérêt final est la multiplication des personnages. Chaque chapitre nous donne le point de vue de certains d’entre eux. Les principaux sont Hilde et son père Heinz. Mais nous suivons aussi le parcours de Luisa de la Prusse orientale où elle est née à son arrivée chez son oncle Heinz, fuyant la menace russe.
La guerre n’abîme pas seulement les corps, elle tue aussi les âmes.
Et enfin , Jean-Jacques, un soldat français engagé obligatoirement au café Engel, ouvre la romance avec son dilemme amoureux, une fois revenu en France.
Les personnages secondaires élargissent aussi les points de vue. La costumière juive étonne par sa grande sensibilité, allant jusqu’à aider le couple allemand nazi qui était prêt à la dénoncer.
Mais elle pense qu’on ne fera pas disparaître le mal en répondant par le mal.
Gisela, l’amie de Hilde, nous fait découvrir des soldats américains. Chacun tente de trouver une manière de s’adapter dans ce nouveau monde.
Une saga familiale en plusieurs tomes
Une nouvelle ère est donc le premier tome d’une grande saga familiale. Trois tomes sont déjà disponibles en français et le quatrième est paru en Allemagne.
C’est certes une lecture agréable et facile qui donne un aperçu de la vie à cette époque de changement important pour l’Allemagne.
Mais, personnellement, je trouve ce récit beaucoup trop romanesque et sentimental. C’est sûrement une très belle base pour une série télévisée interminable, témoignage d’une époque et d’un lieu, avec de nombreux rebondissements sentimentaux.
Commentaires
J’attendrais la série télé, alors.
Ce n’était qu’une supposition de ma part 😉
Merci pour ton avis. Je craignais justement ce qui t’a gênée. Ce serait trop sentimental pour moi.
Oui sans aucun doute.