Auteur : Richard Zimler
Éditeur : Le cherche midi
Collection : Ailleurs
360 pages
Mon avis :
Alors qu’il est en Australie pour la promotion de livre, Richard Zimler rencontre une danseuse qui mime des scènes avec des oiseaux. Elle aborde l’auteur en disant avoir été influencée par son livre et souhaite une dédicace au nom d’Héléna.
Le lendemain, elle saute par la fenêtre de leur hôtel commun et vient s’écrouler au pied de Richard.
Choquée par cette fin brutale, il sera nécessaire pour lui d’en savoir plus et il va enquêter auprès des personnes qui l’ont connue.
Il rencontrera d’abord Héléna, son amie d’enfance d’origine juive et apprendra que la danseuse se prénommait Sana et qu’elle était, elle, d’origine palestinienne.
Au fil des interviews, on se demandera parfois où est la vérité. Peut-on vraiment faire confiance et connaître les gens que l’on rencontre.
Puis, les évènements vont s’éclaircir. Pendant tout son enfance Sana s’est cachée des soldats, elle a vécu le viol de sa mère, la brutalité de son père, l’emprisonnement, la torture puis le meurtre de son frère. Enfin, elle sera séparée d’Héléna, sa seule confidente pour rejoindre son père en Italie.
Sur les traces du père de Sana, Richard Zimler découvrira les liens avec le terrorisme. Un ami de Sana, qui s’est fait passé pour son père auprès de Richard, est en fait un banquier reconverti vers le financement des groupes terroristes.
Le livre est intéressant pour son témoignage sur les conflits perpétuels entre israéliens et palestiniens et le terrorisme.
L’enquête se précise en seconde partie de livre après les errements, les non-dits et devient vraiment passionnante quand on comprend les motivations de Sana et le lien avec le terrorisme.
La dimension humaine est très importante. On la retrouve, bien sûr, dans cette formidable amitié entre Sana et Héléna mais aussi dans les récits de la vie de Jamal, le frère de Sana. L’auteur nous
présente les personnages sous toutes leurs facettes, leur caractère, leurs défauts et leur courage comme Samuel, le père d’Héléna ou même Samir, le terroriste. L’auteur est d’un grand altruisme, il comprend et écoute réellement les autres.
Je trouve que le roman est tout de même assez pesant. Le contexte historique, la réflexion sur le suicide et la mort, le terrorisme sont de graves sujets. Le style de narration, le fait de raconter avec précision ses enquêtes, ses réflexions au fil de l’enquête contribuent à cette lourdeur.