Titre : Jours toxiques
Auteur : Roxana Robinson
Éditeur: Buchet Chastel
Nombre de pages : 576
Auteur:
Journaliste et critique littéraire, Roxana Robinson est l’auteur de quatre romans, de plusieurs recueils de nouvelles et d’une biographie de Georgia O’Keeffe. Elle vit à Manhattan et enseigne l’écriture à la New School de New York.
Résumé:
Cet été-là, Julia Lambert, professeur d’art à New York et artiste peintre, accueille ses parents dans sa petite maison vétuste du Maine, au bord de l’Atlantique. Elle tient à s’occuper de son père, un ancien neurochirurgien autoritaire, et de sa mère, toujours heureuse et stoïque, qui perd inexorablement la mémoire.
Quand Julia apprend de Steven, son fils aîné, que Jack, son cadet, se drogue à l’héroïne, elle s’effondre. Héroïne. Le mot résonne avec incrédulité et angoisse dans cette famille cultivée, tolérante et sans histoire de la bourgeoisie américaine, et rend toxiques ces jours de vacances. Julia met tout en oeuvre pour arracher son fils, esclave du velours noir que l’enfer de ses veines réclame goulûment, au danger et à une mort certaine. Elle rassemble autour de lui, pour une improbable médiation, outre ses parents et Steven, Wendell, son ex-mari, Harriet, sa soeur complexée, et Ralph, un ancien héroïnomane devenu spécialiste de la désintoxication. Mais en s’invitant avec fracas au coeur d’une famille confrontée pour la première fois à l’addiction, l’héroïne convie aussi le blâme, la rage, la honte, les regrets et ravive d’intimes blessures. La tragédie de Jack fera voler en éclats les non-dits du cercle familial et révélera les failles de chacun sous les
apparences du bonheur. Et s’il est vrai que le bonheur a un prix, pourquoi Jack serait-il le seul à en payer le lourd tribut ?
Mon avis:
Il me semble que Roxana Robinson a très bien décrit l’horreur d’une dépendance à l’héroïne et l’effroyable combat d’une famille confrontée à ce problème.
Je ne connais pas particulièrement ce domaine, mais les souffrances de Jack paraissent très bien décrites ainsi que son comportement. De même, l’expérience de médiation paraît cohérente et est l’occasion de découvrir l’émotion des personnages.
En cela, l’on reconnaît le travail de journaliste qui s’est parfaitement documentée sur son sujet.
J’ai beaucoup apprécié l’évolution d’Edward, le grand-père de Jack. grand neurochirurgien, il a toujours vécu pour lui et sa passion. A la fin de sa vie, il comprend certaines choses sur la famille. Souvent, devant les épreuves, les liens se resserrent.
Je fus étonnée que les secrets de famille n’aient pas davantage explosé en public. Toutefois, le lecteur comprend que les parents font le point sur leur part de responsabilité face à l’échec de leur fils.
Par contre, le style littéraire est très basique avec souvent des longueurs, des détails inutiles (par exemple l’ouverture d’un pot de mayonnaise engendre une louange des ingénieurs), des répétitions. J’ai même relevé quelques phrases incompréhensibles, ce qui peut aussi être dû à la traduction.
» Jack tourna le coin derrière eux, s’arrêta en entendant de son nom. »
« Était-ce pire de commettre une erreur un animal avec qui ne comprenait pas qu’on essayait de l’aider? »
Si le lecteur peut passer sur la forme, l’histoire est bien documentée, prenante puisqu’il s’agit d’une lutte émouvante contre une addiction et d’une épreuve difficile pour sauver un enfant.