Titre : Vingt ans l’an quarante
Auteur: Michel Wyn
Éditeur : Kyklos
Nombre de pages : 276
Date de parution :janvier 2011
Résumé:
Ils ont vingt ans, ils sont étudiants et ils s’aiment. Mais c’est la guerre, les Allemands occupent Paris. Alors eux, les étudiants, les amants, veulent combattre. Ils vont s’engager, même s’il faut soutenir la Milice, même s’il faut faire semblant. Ce sont des audaces qui se paient au prix fort… « Noël et Clotilde, je vous connais. J’ai vécu ce temps avec vous. J’ai dans l’oreille le claquement sec des semelles de bois, dans l’oeil le déploiement en corolle de vos robes légères dans les pédalées dominicales. Il y avait la guerre, bien sûr. Mais surtout l’amour et la faim. La peur de mourir et aussi la peur de survivre et d’en avoir honte…» Jean Cosmos (Extrait de l’avant-propos) Michel Wyn, avec une sensibilité et une vitalité qui ne lui ont jamais fait défaut tout au long de son parcours de réalisateur, nous livre, avec son premier roman Vingt ans l’an quarante, une page ambiguë de notre histoire.
Mon avis :
Quand on est jeune, on a des idéaux mais pas toujours la sagesse de choisir la bonne route pour les atteindre.
Noël et Clotilde sont jeunes, amoureux. Ils veulent être médecins, sauver des vies et faire des choses importantes; Ils ne peuvent pas rester les bras croisés face à l’occupant.
Mais jusqu’où peut-on aller pour atteindre son idéal?
Michel Wyn décrit avec beaucoup de sensibilité cette période troublée de l’Occupation. Sans jamais tomber dans l’horreur gratuite, il dépeint la façon de vivre et quelques expéditions de la milice. Pourtant, j’ai vite ressenti le malaise et l’horreur de cette situation.
Le climat reste léger grâce à nos deux tourtereaux mais les questions de fond sont inévitables.
Peut-on laisser faire de telles atrocités pour arriver à ses fins? Ne se laisse-t-on pas trop facilement endormir par l’habitude?
» Tu sais, Clotilde, ce qu’il y a de pire, on s’habitue. »
Cette réflexion de Noël est assez horrible et dérangeante. D’autant plus que ce jeune garçon est un personnage très attachant.
Dès le départ, les évènements nous le montre sensible. Sans la hardiesse et l’amour de Clotilde serait-il allé aussi loin?
Combien de jeunes seront marqués physiquement et mentalement par cette période de guerre.
J’ai beaucoup aimé dans ce livre l’analyse des réactions des parents, amis et voisins. Il est difficile de comprendre comment un parent peut juger son enfant sans même chercher à comprendre. Les vrais amis, comme les locataires de la pension Jeanne d’Arc sont fidèles. Les voisins, eux, observent et accusent dès que
possible. Toutes les natures humaines sont représentées dans ce récit.
Au début, j’ai trouvé le style très simple et l’histoire un « fleur bleue » puis je me suis laissée entraînée par les évènements et intéressée par cet étau qui se resserre petit à petit.
C’est un livre sans prétention qui m’a fait passer un agréable moment de lecture.