Titre : Infinis
Auteur : John Banville
Editeur : Robert Laffont
Nombre de pages : 295
Date de parution : 10 février 2011
Résumé:
Adam Godley, un brillant mathématicien, spécialiste de l’infinité des infinis et de la possibilité d’univers parallèles, repose dans sa chambre, au seuil de la mort. Autour de lui, le veillent sa seconde épouse, sa fille et son fils accompagné de sa femme Helen, une comédienne à la beauté troublante. En un jour, en un lieu. ce monde mortel et imparfait va recevoir la visite des dieux de l’Olympe, des dieux à l’esprit facétieux, qui vont se plaire à prendre la place des humains pour satisfaire leur curiosité et leurs désirs illicites. Zeus, follement épris d’Helen, se fera passer le temps d’une nuit pour son mari afin de jouir de ses charmes… et tentera de poursuivre son oeuvre de séduction. Hermès, le fils de Zeus, narrateur espiègle de cette tragicomédie qui ressemble à un songe, se prêtera lui-même au jeu des apparitions, tandis qu’Adam revivra dans son esprit le souvenir de ses années passées. En s’inspirant de l’Amphitryon de Kleist, John Banville entrecroise les genres avec virtuosité, allie humour et gravité, dans une langue étincelante. Le réel et le merveilleux se répondent, donnent une profondeur envoûtante au récit. Et avec une subtile ironie, celui-ci ne cesse d’interroger le sens de notre existence et de sa finitude.
Mon avis :
Le livre de John Banville est à lire avec une grande concentration.
Deux personnages (le père et le fils) ont le même nom Adam, les Dieux Hermès et Zeus viennent prendre possession des personnages de la maison. Il faut donc bien suivre pour savoir qui fait ou pense quoi.
Adam Godley est sur son lit de mort. Il ne bouge pas mais son esprit vagabonde. Il se souvient de sa jeunesse et émet des pensées sur l’amour et sur son travail de mathématicien. Il faut donc suivre aussi le temps (présent et souvenirs).
On a parfois l’impression que les personnages se dédoublent et s’observent eux-mêmes.
John Banville a un très beau style littéraire. Il sait allier humour (notamment lors facéties des Dieux) et sentiments ( Adam fils auprès de son père mourant, mal-être de la fille Petra…). Son vocabulaire est d’une grande richesse (j’ai appris beaucoup de mots : taxonomiste, air léporin, suffusion, solipsiste).
Tous les personnages sont intéressants et bien analysés comme la fille Petra qui souffre dans son âme et son corps, Helen, le belle-fille actrice ou la mère alcoolique. Même la bonne Ivy et le vacher Adrian Duffy ont une vraie place dans l’histoire.
Mais c’est l’apparition de Benny Grace, un ami d’Adam père et un Dieu lui aussi qui va tout décanter. Sans rien faire, ni dire, il va amener les autres à se dévoiler.