Titre : Larrons
Auteur : François Esperet
Editeur : Aux forges de Vulcain
Nombre de pages : 102
Date de parution : 6 décembre 2010
Résumé :
Larrons, c est la vie des truands comme prochains à effet immédiat. La reconnaissance de la proximité du mal, de sa vitalité et de son intensité. La description du milieu comme catégorie existentielle, entre la chute et la grâce, dans une urgence de vivre racontée comme une sortie de prison.
Mon avis:
Ce livre se compose de quatre chants qui évoquent les errements de petits escrocs (dealers, voleurs). Dans chaque récit, l’homme évoque sa femme et sa fille à la fois comme des prostituées et comme des reines, faisant souvent allusion à la mythologie.
Dans chaque récit, l’auteur évoque le monde de la nuit parisienne, de la drogue et de la prostitution. Les petits escrocs se font souvent exploités par les clans et traînent à leurs sortie de prison pour récupérer leur dû. C’est à la fois choquant et désespéré.
Le style de l’auteur est atypique avec de longues phrases sans ponctuation qui fait penser à une longue plainte violente et forte.
Souvent l’auteur use et abuse d’un chant lexical et crée ainsi des visions comparatives.
» il avait senti que la belle armada de ses vaisseaux sanguins la flotte insubmersible où son désir embarquant ses galériens désespérée se sabordait de soif et ne battrait plus pavillon »
Il utilise aussi des rythmes en intercalant des mots dans ses longues phrases (par exemple, le nom des stations de métro s’intercale dans le récit pendant le cheminement du narrateur).
Tout cela donne une ambiance étrange, surréaliste, une espèce d’urgence en adéquation avec le style de vie des personnages.
C’est une lecture difficile, impressionnante mais très enrichissante. On peut reprocher la vulgarité mais elle se noie dans le style du récit et semble indispensable à décrire l’environnement.