Titre : Enquête sur la disparition d’Emilie Brunet
Auteur : Antoine Bello
Editeur : Folio
Nombre de pages ; 284
Date de parution : avril 2012 chez Folio et octobre 2010 chez Gallimard
Présentation de l’Editeur :
Le détective Achille Dunot souffre d’une étrange forme d’amnésie. Depuis un récent accident, sa mémoire ne forme plus de nouveaux souvenirs, si bien qu’il se réveille chaque matin en ayant tout oublié des événements de la veille. Quand le chef de la police lui demande d’enquêter sur la disparition d’Emilie Brunet, une des femmes les plus riches du pays, Achille décide de tenir un journal dans lequel il consignera le soir, avant d’aller se coucher, les enseignements de la journée. Lui qui ne jure que par Agatha Christie devient ainsi à son insu le héros et le lecteur d’un drôle de roman policier, dont il est aussi l’auteur. Très vite, tout accuse Claude Brunet, le mari de la disparue. Il a plusieurs mobiles et aucun alibi. Il se vante à demi-mot d’avoir commis le crime parfait. Mais surtout, il ose critiquer les méthodes d’Hercule Poirot.
Mon avis :
Enquête sur la disparition d’Emilie Brunet est le premier roman d’Antoine Bello que je lis. Et ce ne sera pas le seul car j’ai aimé l’intelligence de l’auteur, sa capacité d’analyse et sa façon de jouer avec le lecteur.
Achille Dunot est un ancien enquêteur retiré du monde suite à un accident qui l’a rendu amnésique. Chaque matin, il oublie les évènements de la veille et doit donc tout noter dans un cahier pour reconstruire ses souvenirs.
Henri, policier, le sollicite pour une affaire de disparition d’une femme et de son amant. C’est le mari, un neurologue réputé, Claude Brunet qui signale la disparition et devient le principal suspect.
Tout au long de l’enquête, le narrateur fait des parallèles avec les romans d’Agatha Christie. Il décortique les arcanes de l’enquête policière avec les règles de Van Dine, les romans d’Agatha, les films d’Hitchcock. Pour les non spécialistes, c’est d’ailleurs souvent perturbant car je me suis souvent perdue dans ces
analogies.
Par contre, j’ai apprécié le jeu entre les deux personnages principaux que sont l’enquêteur Dunot et le suspect, Charles Brunet. Il y a à la fois de la suspicion, de la connivence et de la reconnaissance en la même intelligence.
Le second point fort du livre est de savoir jouer avec le lecteur. Dunot, en écrivant toute son enquête sur un cahier est à la fois, narrateur, lecteur, metteur en scène. Les personnages se mettent à vivre ce qu’il a écrit. Alors, que vit le lecteur? Est-ce une véritable enquête, est-ce un roman, est-ce une thérapie contre l’amnésie?
» ce que nous appelons réalité n’est que l’intersection de nos mondes respectifs. »
En tout cas, ce roman donne à la fois envie de replonger dans l’œuvre d’Agatha Christie et d’en découvrir un peu plus sur les autres romans d’Antoine Bello.
Je vous livre cette phrase qui justifie quelque part la pertinence de nos blogs.
» la vie d’un texte commence véritablement à sa parution. Il se nourrit des commentaires qu’il engendre, prospère des
controverses qu’il suscite. Une recension dédaigneuse, d’excessives louanges le renforcent également. Il devient peu à peu la somme de ses lecteurs, l’éventail de ses lectures.«
Je remercie et les Éditions Folio pour la lecture de ce livre.