Titre : L’idiot du palais
Auteur : Bruno Deniel-Laurent
Éditeur : Éditions de la Table ronde
Nombre de pages : 144
Date de parution : 21 août 2014
Auteur :
Né en Mayenne angevine en 1972, Bruno Deniel-Laurent vit à Angers. Rédacteur en chef de feu la revue Cancer ! Collaborateur de Schnock et de La Revue des Deux Mondes, il est l’auteur d’un essai littéraire sur sa province natale, L’Anjou en toutes lettres (Siloë, 2011) et de Éloge des phénomènes (Max Milo, 2014). Par ailleurs, il a co-réalisé Cham, un film documentaire sur le génocide des musulmans du Cambodge et réalisé On achève bien les livres, consacré au pilon.
L’idiot du palais est son premier roman.
Présentation de l’éditeur :
On l’appelle le Palais. C’est une prison dorée des beaux quartiers de Paris. Originaire de Serbie, Dušan vient d’y être recruté comme agent de sécurité. Au service de la Princesse, il passe son temps à attendre, simple figurant d’une farce où se mélangent le protocole et les caprices.
Lorsque le Prince débarque sans préavis des États-Unis, Dušan endosse un nouveau rôle. Le «docteur» Élias, âme damnée des lieux, lui confie la mission délicate de pourvoir aux fantasmes du Prince. C’est ainsi qu’il recrute Khadija sur les boulevards extérieurs. Il ne sait pas qu’en la ramenant au Palais il va signer sa propre perte. Et retrouver le goût de la liberté.
Mon avis :
L’idiot du palais est celui qui aura la chance de voir autrement la bêtise humaine des serviteurs et des maîtres du Palais.
Dušan a été recruté par la filière serbe comme responsable de l’ouverture et de la fermeture de la Porte du Palais. Jeune, un peu chétif, il a deux hommes sous ses ordres.
Le Palais est un monde à part au service des caprices de la Princesse et occasionnellement du Prince de l’Emirat d’Oukbahr. La buanderie accueille les filles de l’Afrique noire, les cuisines sont tenues par les pakistanais et les bengalis, les femmes de chambre sont marocaines ou bosniaques, les philippines sont les plus proches de la Princesse et les secrétaires particuliers sont des WASP californiens.
Le pouvoir appartient aux très rares qui parlent au Prince ou à la Princesse. Les autres, travailleurs clandestins pour la plupart peuvent être jetés sans préavis.
» Si tu veux garder ta place, et peut-être gravir les échelons, sois froid et cordial, disponible et indifférent. Autrement, tu connaîtras quelques soucis. »
Avec un œil critique et une pointe de causticité, l’auteur décrit ce monde particulier des employés au service de capricieux maîtres richissimes.
» Dusan aurait aimé décrire ce petit monde de la sécurité rapprochée, l’ambiance ecoeurante et mesquine des postes de contrôle, les volontés de domination alliées à la sécheresse d’âme, mais c’était un bestiaire indescriptible où la réalité n’avait plus rien de vraisemblable. »
Et c’est le jour où Dušan croisera la belle Khadija, prostituée amenée dans les appartements du Prince, qu’il verra naître en lui un début de haine pour le maître du Palais.
» Le Palais a toujours raison. Raison de vous engloutir, membre après membre, raison d’exiger votre lâcheté, votre méchanceté. Aux uns, il demande des attentes inutiles, aux autres des tâches impossibles. »
Disponible, malléable et soumis, Dušan ouvre les yeux vers la liberté lorsque la turpitude du Prince atteint une personne qu’il admire.
Dušan, au sein du Palais, est un personnage assez plat soumis par sa fonction mais il s’éveille un peu ( peut-être pas suffisamment) devant la beauté et la rage de Khadija. Si le corps de Khadija est soumis par nécessité, son cœur sait encore se rebeller face aux comportements abusifs des membres du Palais. Elle est pour moi l’un des plus beaux personnages de cette histoire.
Pour ce premier roman, Bruno Deniel- Laurent construit une histoire originale, dynamique servie par un style à la fois riche et fluide.
A découvrir.
Commentaires
ton avis me donne envie de le lire, je l’ajoute donc à ma longue liste
J’en suis ravie. C’est un roman original. J’espère qu’il te plaira
Moui… je ne suis pas plus tentée que ça !
Il y en a tant, il faut faire des choix…
Encore un premier roman qui titille ma curiosité…!
Les premiers romans que j’ai lus jusqu’à maintenant sont plutôt originaux.
Après l’Idiot de la famille, de Sartre, il est encore question d’un idiot….
Ils sont partout. Un idiot peut en cacher un autre.
Je le note dans ma liste, il a l’air très intéressant !
Un sujet original, de l’humour, une morale. Bien écrit. Pas mal pour un premier roman.
Encore un premier roman prometteur, je le note, tu titille (une fois de plus) ma curiosité
Original. Là aussi, j’aurais aimé parfois aller plus loin, au cœur des personnages.
Mais c’est un bon premier roman
Je suis plus enthousiaste que toi. J’ai vraiment trouvé ce premier roman étonnant et subtile. L’auteur est un primo-romancier mais l’on sent la plume aguerrie d’un penseur engagé.
Je voulais lire ce livre car j’avais apprécié la parcours de l’auteur. J’ai beaucoup aimé mais j’aurais juste voulu que Khadija s’exprime davantage parce que j’ai vraiment apprécié ce personnage.