Dans les sorties cinématographiques de mars, l’adaptation du roman de l’auteur irlandais Colm Toibin, Brooklyn, me tentait particulièrement. En découvrant l’affiche, je craignais toutefois que le réalisateur, John Crowley, s’attache un peu trop au volet sentimental des aventures de la jeune irlandaise, Eilis Lacey. Dans le roman, l’approche de la douleur de l’exil et du choix de vie de la jeune femme sont deux aspects primordiaux. Découvrir les mélanges de culture de Brooklyn ( ce que l’on perçoit un peu moins dans le film) était une richesse du roman de Colm Toibin.
L’immigration des Irlandais vers les États-Unis a commencé après la grande famine du milieu du XIXe siècle. Au début des années 1950, alors que le développement économique n’a pas encore démarré, Eilis Lacey, seconde fille d’une veuve n’a aucune perspective d’avenir dans cette petite ville d’Enniscorthy. Sa sœur, comptable et célibataire lui permet avec l’aide d’un prêtre de partir aux États-Unis.
Sur le pont du bateau, les yeux d’Eilis ( brillamment interprétée par Saoirse Roman) traduisent son inquiétude et sa peine de quitter son pays et surtout sa sœur.
Mais elles sont nombreuses ces jeunes irlandaises à monter un jour sur ce bateau. Abattue par le mal de mer, une jeune femme désormais habituée à la vie américaine lui donnera les meilleurs conseils. Le mal du pays, on pense que l’on en mourra, jusqu’au jour, où il passe à une autre.
Même si son accueil est bien préparé par le Père Flood avec un logement et un travail, le mal du pays s’installe rapidement. Eilis peine à sourire en attendant les lettres de sa sœur.
En participant aux activités de la communauté paroissienne irlandaise, Eilis retrouve des immigrés, la musique de son pays. Les yeux de ses pauvres vieux irlandais lors du repas de Noël de la paroisse expriment mieux qu’un grand discours toute la douleur de l’exil.
De sorties en rencontres, Eilis se construit une vie, prend des cours du soir en comptabilité et rencontre un séduisant plombier italien. Peu à peu, le sourire revient sur son visage.
Malheureusement, un événement familial risque de tout remettre en cause. Un retour imprévu en Irlande, où cette fois, en belle américaine, chacun est prompt à l’accueillir, la met face à un choix cornélien. Se laisser reprendre par les habitudes d’antan avec cette fois un avenir plus prometteur ou retourner à ce quelqu’un d’autre dans un pays plus anonyme et libéral.
L’actrice, Saoirse Roman, nommée aux Oscars pour le titre de meilleure actrice, porte ce film avec sa présence, son visage lumineux et ses yeux expressifs. Le film, qui a reçu l’oscar du meilleur film britannique de l’année au BAFTA Awards ( British Academy Films and Television Arts Awards) 2016 de Londres, même si il ne peut pas être aussi riche que le livre, est une fidèle traduction du roman de Colm Toibin.
Avec quelques notes d’humour ( la logeuse de Brooklyn, la famille italienne, la méchanceté de la boulangère d’Enniscorthy…), bien sûr un peu de mélo mais surtout un regard éblouissant d’ Eilis sur ses deux patries, Brooklyn est un bon film qui ne déçoit pas les lecteurs du roman.
A cette occasion, les Éditions Robert Laffont ré-édite le roman avec une nouvelle jaquette.
Commentaires
Je suis allée voir le film mardi dernier et j’ai beaucoup aimé aussi ! J’ai adoré son fiancé italien 😉
Il est vrai qu’il semble si gentil, simple, aimant. Un beau couple craquant! 😊
Je n’ai pas vu le film mais j’ai reçu le roman que je compte bien le lire très vite !
Bonne lecture
Elle est très jolie la jaquette et j’irais volontiers voir le film.
Déjà la semaine dernière, chez moi, il n’était plus que dans une petite salle sur deux créneaux horaires. Dommage
Il faudrait peut-être que je lise le roman alors…
Pas lu le roman mais l’affiche est très tentante ! 😉
Un film qui me tente bien et ton billet ne fait que renforcer mon envie d’aller le voir !
J’aimerais beaucoup lire ce roman (et voir le film par la même occasion) 🙂
Ce film me tente beaucoup! 🙂