Titre : Un bon garçon
Auteur : Paul McVeigh
Littérature irlandaise
Titre original : The good son
Traducteur :Florence Lévy-Paoloni
Éditeur : Philippe Rey
Nombre de pages : 256
Date de parution :17 mars 2016
« T’es pas un imbécile, Mickey Donnelly. Tu es plus fort et plus courageux que n’importe lequel d’entre eux. Je sais pas d’où ça vient.
– De toi, M’man. Ça vient de toi. »
Gros coup de cœur pour ce gamin, qui voudrait tant être comme les copains, avoir des amis mais qui, parce qu’il n’a pas la même voix que les autres garçons se retrouvent souvent à errer en solitaire ou jouer avec sa petite sœur ou son chien.
Plutôt bon élève, il pourrait aller au collège de St Malachy’s mais ce sera St Gabriel’s comme la majorité parce que ses parents n’ont pas les moyens. Retrouver la bande des Gros durs, cela lui fait peur. Alors en cette période de vacances,il décompte les semaines qui le sépare de la rentrée et traîne dans les environs d’Ardoyne, quartier difficile de Belfast en rêvant de devenir acteur et de partir en Amérique.
Il faut dire que son quotidien est difficile entre un père alcoolique, un frère agressif, les descentes des soldats anglais, les émeutes et les bombes, les hélicoptères qui surveillent Ardoyne. Sa mère, catholique pratiquante, qui peine à joindre les deux bouts avec les frasques de son mari le met en garde contre les zones interdites comme l’usine a œufs où traînent les sniffeurs de colle, les quartiers protestants et tente de le tenir en dehors des agissements de l’IRA. Pas facile d’empêcher les enfants de voir et de parler quand on vit « au milieu de tout ce qui se passe ».. Mais à Belfast, en plein conflit entre catholiques et protestants, » bavarder tue ».
La force de ce roman est de sentir l’atmosphère des « Troubles » au travers des yeux d’un enfant. Un gamin comme tant d’autres qui découvre les choses de la vie ( le premier baiser, la mort, la dénonciation, la violence, le poids de l’argent….) mais reste encore dans l’univers du magicien d’Oz ou des jeux d’enfance. Mickey est sensible, débrouillard, attachant, drôle et tellement tendre avec sa maman ou sa petite sœur. La douceur, la naïveté de l’enfance fait oublier la violence de cette période des années 80 qui est pourtant en permanence sous-jacente. Ce qui est, à mon sens, la vraie réussite de ce premier roman.
Un auteur à suivre….
Commentaires
Un do dans les années 80, de quoi me rappeler des souvenirs…..
En Irlande?