Titre : Le château des Pyrénées
Auteur : Jostein Gaarder
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 220
Date de parution: février 2010
Avec Le monde de Sophie, Jostein Gaarder m’a mise sur le chemin de la lecture. Ce livre m’a révélé que lire était ouvrir sans cesse des portes sur d’autres mondes, d’autres cadres de réflexion. C’est depuis ce titre que je suis tombée dans la marmite et des années plus tard, j’en ai fait le titre de mon blog.
Bien sûr, j’ai ensuite lu beaucoup d’autres titres de l’auteur. Lorsque Le château des Pyrénées, avec pour couverture ce célèbre tableau de Magritte, est paru, je me suis ruée dessus. Curieusement, je ne l’ai pas lu de suite comme une friandise que l’on hésite à manger. Mon récent voyage en Norvège et peut-être le fait de savoir qu’un prochain roman de l’auteur viendrait prochainement en France ont forcé le destin.
La friandise n’avait pas passé la date limite de consommation et ce fut un pur régal.
Certes, certains pourront trouver ce livre empesé, voire ennuyeux puisqu’il s’agit d’une correspondance entre deux anciens amants. Mais, quelle matière!
« Notre conscience est-elle seulement un produit de la chimie du cerveau ainsi que des stimuli de cet organe – en incluant ce que nous appelons la mémoire- ou bien sommes-nous, pour abonder dans ton sens, des âmes plus ou moins souveraines, qui, ici et maintenant, utilisons notre cerveau comme maillon entre une dimension spirituelle et l’environnement matériel de ce monde. »
Steinn est un scientifique. Il croit en la cosmologie, l’astrophysique, les lois naturelles. Solrun a la certitude de l’au-delà.
Tous deux se sont connus lorsqu’ils étaient étudiants dans les années 70 et ont vécu cinq ans ensemble. Un accident et une divergence d’interprétation les ont séparés.
Coïncidence, hasard….trente ans plus tard, Solrun et Steinn se retrouvent au même endroit, un même jour, même heure, sur la terrasse de cet hôtel en bois où leur divergence était née.
» Ne me dis pas que c’est une pure coïncidence! Ne vois-tu pas que nous avons été guidés par une force supérieure. »
La preuve n’en est-elle pas cette image de femme d’un conte populaire, la femme aux airelles rouges.
Plus âgés, la conversation virtuelle entre les deux anciens amants est beaucoup plus constructive et intéressante. Qu’est-ce que la conscience? Existe-t-il quelque chose de divin?
Steinn déploie, avec brio, toutes ses connaissances sur l’origine du monde, le big-bang, les expériences qui prouvent parfois l’égarement des sens face aux phénomènes surnaturels.
» Contrairement aux animaux, nous cherchons souvent à trouver une raison cachée, par exemple le signe d’une destinée, d’une providence ou de tout autre principe directeur, alors même qu’il n’y a rien à chercher. »
Mais si le big-bang a créé la vie, » Est-ce que la conscience est un accident cosmique? »
» S’il existe quelque chose de « divin », il faut que ce soit pendant ou avant le big-bang. »
Solrun lui remémore tout ce qu’ils ont vécu trente ans plus tôt et en esprit réceptif lui parle de ses rêves prémonitoires.
» Je trouve plus facile de concevoir que deux âmes qui autrefois ont été très proches l’une de l’autre ont la faculté de communiquer à distance quand il s’agit de quelque chose qui les implique profondément sur le plan émotionnel. »
Steinn refuse de se laisser abuser par le paranormal ou la religion. Et sa mise en garde peut incessamment être rappelée.
» J’ai écrit que les conceptions religieuses peuvent être » utilisées à mauvais escient »…Pour les fondamentalistes – et il y en a dans tous les coins du monde- tout ce qui est écrit dans les vieux textes sacrés révélés constitue la norme. C’est la raison pour laquelle nous avons en permanence besoin d’une critique de la religion! »
Emportés par leur conversation, chacun en oublie parfois leur conjoint actuel, tant ce besoin de comprendre une histoire qui a marqué leurs vies est nécessaire.
Le fil conducteur de cette passion perdue donne un peu de « suspense » au débat. Qui a raison, qui a tort? Chaque lecteur y retiendra ce qu’il veut y voir.
Non seulement, le discours est passionnant mais le cadre m’a permis aussi de retrouver les lieux magiques récemment visités. Ceci a sûrement augmenté mon intérêt lors de la lecture.
J’attends avec impatience la traduction française de ce roman repéré dans une librairie norvégienne.
Commentaires
Il faudrait que je le lise un jour ce livre-là ! Ca a l’air fascinant.
Oui. Et il ne m’a pas pris beaucoup de temps tant j’étais intéressée par le discours. Maintenant, j’ai peut-être sublimé suite à mon voyage
Je ne savais pas du tout d’où venait le nom de ton blog ! Moi aussi j’avais adoré Le monde de Sophie !
Nous avons tous un livre qui a déclenché notre passion.
Il a l’air fascinant ce livre ! Et je n’ai toujours pas lu Le monde de Sophie…
Tu suis deux challenges en même temps pour faire baisser ta PAL ?
Il faut lire Le monde de Sophie.
Je suis deux challenges parce que j’ai commencé il y a plusieurs années avec Yukarie ( New Pal).L’avantage de ce challenge est de faire une photo de la PAL à chaque fin d’année Comme base de la suivante. Et avec le plan Orsec, je m’oblige à Un objectif mensuel ce que je pourrais faire seule mais cela me permet de commenter avec « George » chaque mois.
Il faudrait peut-être que j’en prenne un troisième car ma PAL augmente tout le temps…
Si je devais photographier ma PAL, il me faudrait un appareil panoramique !! 😀
Oh mais ça a l’air drôlement intéressant !
Deux thèses qui s’opposent, s’écoutent et la vie qui vient comme un exemple, une preuve. Un récit intéressant.
J’ai acheté « Le monde de Sophie » tout récemment ! J’ai hâte de découvrir l’univers de Gaarder !
J’espère que ce sera pour toi une belle découverte.
Oui, c’est de la philosophie. Le questionnement est passionnant.
Je me souviens du monde de Sophie lu pendant des vacances il y a fort longtemps….
Un livre qui marque, c’est certain
Il m’a aussi beaucoup marqué il y a plus de vingt ans je pense, j’ai l’impression de m’en souvenir très bien, mais ton billet me donne envie de le relire! Merci!
Le monde de Sophie est un livre culte. J’avais aimé aussi Le mystère de la patience.